Une équipe de scientifiques du Centre de recherche sur la cognition animale et de l’Université de l’Arizona a révélé que les fourmis ne connaissent pas d’embouteillages dans leurs déplacements. L’étude a été publiée mardi 22 octobre dans la revue eLife.
Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont mené 170 expériences filmées pour observer le flux des fourmis entre leur nid et une source de nourriture séparés par un pont. Chacune de ces expériences modifiait la largeur du chemin et le nombre d’insectes en circulation pour varier la densité de fourmis.
D’après l’étude, dans un embouteillage de voitures ou de piétons, le flux ralentit dès que le taux d'occupation par unité de surface atteint 40%. Chez les fourmis, en revanche, le flux ne montre aucun ralentissement même avec un taux d'occupation supérieur à 80%.
«Les sociétés de fourmis sont préservées des problèmes d'embouteillage et circulent avec aisance, même quand le trafic est extrêmement dense», indiquent les scientifiques.
«Les fourmis, voyant que la route est pleine, rebroussent chemin ou attendent patiemment que la densité diminue pour s’engager. C’est pour cela qu’on n’est pas arrivés à 100% de densité», observe Audrey Dussutour, chercheuse au CNRS qui a codirigé le rapport.
Selon l’entomologiste Laure-Anne Poissonnier, «les fourmis ne semblent pas tomber dans le piège des embouteillages, car elles adaptent en continu leurs règles de déplacement en fonction de la densité locale là où le trafic automobile suit, lui, des règles imposées».
En outre, les insectes ont un but commun qui les pousse à la recherche de nourriture, tandis que les conducteurs sont soumis au Code de la route et ne peuvent pas accélérer lorsque le trafic augmente sur l’autoroute.