Des images d’une évacuation de migrants à Bagnolet, en Seine-Saint-Denis, remontant au 3 juillet dernier, ont été rendues publiques par Le Parisien. Elles ont été prises par un témoin depuis sa fenêtre, précise le quotidien français.
Le Parisien a tenu à préciser que la vidéo avait été versée à la procédure et serait analysée par la 18e chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance de Bobigny.
Sur la séquence, on voit un groupe d’hommes violemment frappés à coups de matraque, de pied et de poing au visage par quelques membres des forces de l’ordre.
Pourtant, ces images ne figurent pas dans le complément d'enquête mené par un officier de la police judiciaire (OPJ) auprès des fonctionnaires présents le jour de l'évacuation, indique le quotidien.
Une vidéo délibérément dissimulée?
À la place de ce document, il en existe d’autres. Mais ces derniers, joints par les agents qui se trouvaient sur place lors de l'évacuation, correspondent à «un montage vidéo» comprenant un certain nombre de «moments forts» de cette évacuation «et non du film complet de l'intervention, ce qui empêche d'accéder à une compréhension de la totalité de la scène», a annoncé l'enquêteur sur procès-verbal cité par Le Parisien.
Et dans le dossier des fonctionnaires, ce moment relayé par le Parisien est «particulièrement haché», détaille l'enquêteur.
L'OPJ chargé du dossier a décrit les événements du 3 juin comme suit:
C’est «une situation de plus en plus confuse […] des individus qui refusent obstinément de descendre, se lient par les coudes, l'un d'eux retenu par ses mains, menaçant même de se jeter dans le vide».
«Les effectifs de police (qui) décident alors d'intervenir et de défaire la chaîne humaine que les migrants ont essayé de constituer. Constatons que chaque individu est éloigné par plusieurs fonctionnaires, puis menotté et conduit à l'écart», a ajouté l'OPJ.
Un montage «délibérément transmis»?
Les avocats de la défense estiment que la vidéo présentée par les fonctionnaires n’est donc qu’un montage.
«C'est clair: les effectifs sur place ont donc délibérément transmis un montage, sur lequel par ailleurs on ne voit aucune violence», résument-ils.