Soupçonné d’avoir travaillé pour Malte tout en étant à Matignon, le conseiller d’Édouard Philippe démissionne

Sandro Gozi, ex-secrétaire d'État italien nommé conseiller d'Édouard Philippe, a posé sa démission sur fond de soupçons selon lesquels il aurait travaillé avec les autorités maltaises alors qu’il remplissait ses fonctions à Matignon.
Sputnik

L'ancien secrétaire d'État italien devenu conseiller d'Édouard Philippe, Sandro Gozi, a annoncé sa démission mercredi 23 octobre, dans un courrier transmis à l'AFP, après avoir été soupçonné d'avoir travaillé pour le gouvernement maltais tout en étant à Matignon.

Dénonçant de «nombreuses attaques» à son encontre, l'Italien a décidé «à contre-cœur» de démissionner pour «retrouver la pleine liberté de parole» afin de se défendre et d’«éviter toute instrumentalisation politique qui pourrait porter préjudice au chef du gouvernement» français, a-t-il déclaré sur Facebook.

Matignon a indiqué à l'AFP «prendre acte de sa décision qui lui permettra d'apporter sereinement toutes les explications nécessaires» et a dit «remercier» M.Gozi «pour le travail accompli depuis août».

Publications dans la presse

Précédemment, Le Monde et le quotidien maltais Times of Malta avaient affirmé que Sandro Gozi avait signé un contrat de conseil avec Malte en juin 2018. Le gouvernement maltais comme M.Gozi avaient, dans un premier temps, déclaré au Monde que ce contrat était encore valable, avant de changer de version.

«Le contrat maltais mentionné dans la presse régit légalement une mission de conseil effectuée en tant que consultant externe auprès des autorités maltaises», s'est-il défendu dans le courrier. Cette collaboration «a cessé à [sa] demande après le résultat des élections européennes en France» le 26 mai, poursuit-il, assurant avoir remis des preuves de ses affirmations.

Élu en 22e position sur la liste de La République en marche, M.Gozi n'a cependant pas encore siégé comme eurodéputé, en raison des reports successifs du Brexit retardant les départs de la part du Royaume-Uni.

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En attendant, il a donc été embauché au cabinet du Premier ministre français le 1er août, se voyant au passage taxé de «trahison» par une partie de la classe politique italienne. À cette occasion, l'Italien avait réalisé ses «obligations déclaratives en tant que conseiller ministériel auprès de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique» (HATVP), assure-t-il dans son courrier.

Il ajoute qu'il a ensuite effectué «un complément déclaratif après avoir réalisé que la législation française exigeait la déclaration non seulement des activités publiques mais également des activités professionnelles privées».

Promettant que «ses activités professionnelles n'ont jamais été dissimulées», M.Gozi assure «que la HATVP n'a pas encore rendu de résultat conclusif de l'examen de sa déclaration».

Invité pour fournir des «explications»

«M.Gozi a été invité [lundi 21 octobre] par le directeur du cabinet du Premier ministre à produire des explications», avait annoncé Édouard Philippe lors de la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, mardi 22 octobre. Le chef du gouvernement exige de ceux qui travaillent au gouvernement «une parfaite probité et le respect de toutes les règles qui s'imposent à tous ceux qui ont l'honneur de servir la France», avait-il ajouté.

Sandro Gozi avait confirmé lors de son embauche «que son emploi de cabinet à Matignon était exclusif de toute autre activité professionnelle, a fortiori pour un autre gouvernement», avait assuré mardi Matignon.

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