Erdogan invite Macron, Merkel et Johnson à la frontière turco-syrienne

Recep Tayyip Erdogan a annoncé avoir proposé à Emmanuel Macron, Angela Merkel et Boris Johnson de tenir un sommet à Istanbul, ou dans une ville proche de la frontière syrienne, au lieu de se réunir à Londres, relate la chaîne de télévision Habertürk.
Sputnik

L’entrevue entre les Présidents turc et français, le Premier ministre britannique et la chancelière allemande devrait se dérouler plutôt à Istanbul ou dans une ville turque frontalière de la Syrie qu’à Londres, a déclaré mercredi 23 octobre M.Erdogan, cité par la chaîne de télévision Habertürk.

«Il y a deux jours, Boris Johnson m’a appelé au téléphone, me proposant une rencontre avec Angela Merkel et Emmanuel Macron à Londres. J’ai répondu qu’il fallait plutôt l’organiser à Istanbul ou dans les villes de Sanliurfa ou de Gaziantep, située à proximité de la frontière», a indiqué M.Erdogan.

Selon ce dernier, si ses collègues refusent d’aller en Turquie, cette rencontre pourrait avoir lieu à Londres, en marge du sommet de l’Otan programmé pour les 3 et 4 décembre.

Initiative européenne de rencontre avec Erdogan

Le Président Macron avait annoncé le 18 octobre, à l'issue d'un sommet européen à Bruxelles, une «initiative commune» avec Angela Merkel et Boris Johnson pour «voir dans la prochaine semaine le Président Erdogan, sans doute à Londres», à propos de l'offensive de la Turquie dans le nord-est de la Syrie:

«Ce cadre européen est un élément pour remettre en cohérence ce que peut et doit être l’Otan dans le moment où nous vivons, puisque je rappelle pour quiconque l’aurait oublié que la Turquie est membre de l’Otan ce qui devrait conduire à une certaine forme de solidarité».

Le 20 octobre, le service de presse de Boris Johnson a rapporté que MM.Johnson et Erdogan s’étaient mis d’accord pour examiner la possibilité d’une telle rencontre quadripartite qui porterait sur l’offensive turque dans le nord-est de la Syrie, ainsi que sur les migrations et la lutte contre le terrorisme.

Opération Source de paix suspendue mais loin d’être terminée

Lancée le 9 octobre, l’opération militaire turque Source de paix a été suspendue suite à une entente de cessez-le-feu de 120 heures, conclue le 17 octobre entre les États-Unis et la Turquie et prévoyant le retrait des milices kurdes d’une zone tampon de 30 km à la frontière syro-turque. Le cessez-le-feu a expiré mardi 22 octobre à 19h00 UTC. Le même jour, le secrétaire d’État des États-Unis, Mike Pompeo, a confirmé le retrait des Unités de protection du peuple kurde (YPG) de la zone d’opération, lors d’un entretien téléphonique avec le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu.

La Turquie ne reprendra pas son offensive en Syrie
M.Cavusoglu a déclaré ce mercredi 23 octobre que l’opération turque était suspendue, mais qu’elle n’était pas terminée.

«Hier nous avons reçu un message des États-Unis annonçant que les terroristes s’étaient totalement retirés de la zone d’opération. Mais cela ne veut pas dire qu’il n’y en a pas ni qu’il n’y en aura plus. Peut-être se cachent-ils dans des tunnels ou quelque part ailleurs. Nous avons pris acte des garanties des États-Unis, aussi avons-nous suspendu l’opération. Mais cela ne signifie pas qu’elle est terminée», a indiqué le ministre, cité par l’agence de presse Anadolu.

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