Une fièvre soudanaise menace la région

Dans plusieurs régions soudanaises, des cas de contamination du bétail par la fièvre de la vallée du Rift (FVR) ont été signalés. En 1977, l’apparition de cette maladie avait infligé de lourdes pertes à l’élevage au Soudan et en Égypte. Aujourd’hui, on y redoute une nouvelle épidémie. Sputnik en a discuté avec deux spécialistes égyptiens.
Sputnik

En 1977, une épidémie de fièvre de la vallée du Rift (FVR) est arrivée dans la province égyptienne d'Assouan, depuis le Soudan, avant de se répandre à travers tout le pays, se souvient dans un entretien accordé à Sputnik Ibrahim al Bandari, ancien directeur du département de la prévention à la Direction des services vétérinaires d’Égypte.

«On a perdu alors beaucoup de bétail et assumé d’immenses pertes matérielles. 18.000 Égyptiens ont été contaminés, dont 518 sont morts. Les porteurs de la maladie étaient des moustiques et d’autres insectes», raconte l’expert.

Selon lui, la maladie se manifeste comme une fièvre, souvent hémorragique chez l'animal, parfois chez l'homme. Cette fièvre peut être suivie d'une atteinte hépatique grave et de lésions rétiniennes qui peuvent mener à une complète cécité. Dès lors, tout traitement médical est inutile et la mort est inévitable. La fièvre de la vallée du Rift (FVR) affecte principalement les animaux domestiques ruminants, mais peut aussi se transmettre aux humains.

Des mesures à adopter

«Tout d’abord, il faut mettre en quarantaine tous les animaux importés du Soudan. Ensuite, il faut inspecter les marchés, les exploitations privées et les abattoirs. Toutes les fermes doivent présenter les échantillons de sang de leurs animaux pour permettre d’établir avec précision la zone touchée par l’épidémie», souligne le spécialiste de la prophylaxie des infections.

De son côté, Usef Mamdouh, directeur du Service central de contrôle de la sécurité vétérinaire d’Égypte, rappelle à Sputnik que tout animal importé d’un pays où des cas de maladie ont été enregistrés est immédiatement placé en quarantaine pour une durée de 21 jours. Tous les prélèvements nécessaires sont alors effectués et les échantillons sont analysés avant de laisser la bête partir.

«Le plus souvent, dans de telles situations, l’importation de bétails est tout bonnement bloquée, comme cela a été justement le cas en 2009 quand une flambée de maladie avait été enregistrée au Soudan. Elle [FVR, ndlr] est très dangereuse, car elle affecte tout le bétail, même les chameaux, et peut être transmise à l'homme», insiste le responsable.
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