Selon le ministre français de l’Économie, la France, l’Italie et l’Allemagne préparent actuellement des mesures visant à interdire la Libra, la monnaie numérique de Facebook, en Europe. Bruno Le Maire l’a déclaré lors d'une conférence de presse, en marge des réunions du FMI et de la Banque mondiale à Washington.
«La Libra n'est pas la bienvenue sur le territoire européen. Nous prendrons des mesures avec les Italiens et les Allemands parce que c'est notre souveraineté qui est en jeu», a-t-il indiqué, cité par l’AFP.
«Il suffira que Facebook décide d'avoir plus d'euros ou plus de dollars pour avoir un impact sur le niveau de change de l'euro ou du dollar et donc un impact direct sur le commerce, l'industrie, les États qui ont comme monnaie de référence l'euro ou le dollar».
D’après lui, cela affectera l'efficacité des États et affaiblira l'indépendance de la politique monétaire.
«Veut-on que la politique monétaire soit aux mains d'une entreprise privée comme Facebook? Ma réponse est clairement non», a-t-il conclu.
Bruno Le Maire a toutefois souligné qu'il n'était pas contre l'établissement d'une monnaie numérique publique sur laquelle la France est disposée à travailler «dans un cadre européen».
Auparavant, PayPal, la plate-forme de paiement en ligne, avait déjà déclaré se retirer du projet de la cryptomonnaie Libra de Facebook, selon l’annonce de la société faite le 4 octobre 2019, citée par CNBC.
Libra est un projet de cryptomonnaie élaboré par un consortium de plusieurs sociétés et dirigé par Facebook. Selon les médias, la monnaie numérique a déjà reçu l’appui de Visa, Mastercard, Uber, eBay, Farfetch et autres. Le lancement est prévu pour le premier trimestre 2020.