Un rapport de l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques), publié sur son site Internet le 16 octobre 2019, a évalué les inégalités de niveau de vie et le taux de pauvreté pour l’année 2018. Les deux indicateurs sont à la hausse, bien qu’il s’agisse encore d’estimations. Les chiffres définitifs ne seront publiés qu’en septembre 2020.
L’Insee s’est basé sur l’indice de Gini. Celui-ci mesure le degré d’inégalité de la population, avec une valeur de 0 pour l’égalité parfaite, et de 1 pour une inégalité extrême (une personne a tout le revenu et les autres n’ont rien). En 2018, cet indice s’établit à 0.294, soit une augmentation de 0,005 par rapport à 2017. Il s’agit de la plus forte hausse depuis 2010, d’après l’Institut.
L’écart de niveau de vie des 20% de personnes les plus aisées avec celui des 20% les plus modestes a également légèrement augmenté. Le taux de pauvreté monétaire, calculé en fonction du nombre de personnes sous le seuil de pauvreté (égal à 60% du niveau de vie médian), a augmenté de 0.6 point, pour atteindre 14,7% de la population française. En 2018, 9,3 millions de Français seraient ainsi en situation de pauvreté monétaire, selon l’Insee.
La hausse du taux de pauvreté serait en partie liée à la baisse des allocations logement en HLM et à l’accroissement du niveau de vie médian, sur lequel est calculé le taux de pauvreté. Les mesures de diminution des prélèvements obligatoires, telles que la baisse de la taxe d’habitation et la bascule des cotisations sociales vers la CSG, ont davantage bénéficié à la couche de la population se situant au-dessus du seuil de pauvreté, indique le rapport.