Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et le Premier ministre britannique Boris Johnson ont annoncé jeudi 17 octobre qu'un accord a été trouvé sur le Brexit, à quelques heures d'un sommet européen à Bruxelles.
«Nous en avons un!», a lancé M. Juncker sur son compte Twitter, après plusieurs jours d'intenses tractations. Il a qualifié l'accord d'«équitable et équilibré» et recommandé aux dirigeants des 27 de donner leur feu vert.
«Nous avons un excellent nouvel accord qui reprend le contrôle», a tweeté Boris Johnson, en référence aux promesses du camp «Leave» lors du référendum de juin 2016 de reprendre le contrôle de ses lois et de sa politique commerciale. Il a appelé les députés britanniques à approuver cet accord lors d'une séance parlementaire exceptionnelle samedi.
Trois échecs pour May
Désormais, Boris Johnson a encore la lourde tâche de convaincre le Parlement, très divisé sur le Brexit, entre partisans du maintien de liens étroits avec l'UE et ceux souhaitant une coupure nette.
Les députés, qui avaient rejeté trois fois l'accord négocié par l'ex-Première ministre Theresa May, siégeront lors d'une séance extraordinaire samedi 19 octobre, potentiellement décisive pour le Brexit.
Les unionistes nord-irlandais du DUP toujours opposés à l'accord
Suite à l'annonce de l'accord, le parti unioniste nord-irlandais DUP, allié au Parlement britannique des conservateurs de Boris Johnson, a réaffirmé son opposition au document, rendant très incertaine son adoption par les députés.
Le petit parti, qui compte 10 députés à la Chambre des Communes, affirme cependant qu'il «continuera à travailler avec le gouvernement pour parvenir à un accord raisonnable qui fonctionne pour l'Irlande du Nord et protège l'intégrité économique et constitutionnelle du Royaume-Uni».
Les pourparlers entre Londres et Bruxelles ont porté sur plusieurs questions sensibles: la manière d'éviter le retour d'une frontière entre l'Irlande, membre de l'UE, et l'Irlande du Nord, partie du Royaume-Uni, afin de préserver la paix sur l'île tout en permettant des contrôles douaniers, le droit de regard accordé aux autorités nord-irlandaises sur l'accord de divorce ou encore la relation future.
Macron «raisonnablement confiant» sur une ratification britannique
Emmanuel Macron s'est dit «raisonnablement confiant» quant à une ratification par le Parlement britannique de l'accord de Brexit tout juste annoncé par la Commission européenne.
«Je suis satisfait qu'on ait réussi à le trouver (l'accord), a-t-il ajouté lors d'une réunion à Bruxelles du groupe «Renew Europe» au Parlement européen auquel appartient son parti.