Damas s'engage à contrecarrer toute attaque turque en Syrie

Les autorités de Damas se sont engagées mercredi à «contrecarrer toute agression» de la Turquie qui menace de lancer une offensive dans le nord de la Syrie contre des forces kurdes, selon l'agence de presse officielle Sana.
Sputnik

Alors que la Turquie s'apprête à lancer une troisième offensive dans le nord de la Syrie, le gouvernement syrien a vivement réagit.

«La Syrie réitère sa détermination (...) à contrecarrer l'agression turque, et ce par tous les moyens légitimes», souligne une source du ministère des Affaires étrangères citée par Sana, dénonçant par ailleurs «les renforts militaires à la frontière».

Dénonçant les «ambitions expansionnistes turques», le communiqué des Affaires étrangères syriennes condamne «les renforts militaires à la frontière».

La Syrie «fait porter la responsabilité de ce qui est en train de se passer à certaines organisations kurdes», souligne par ailleurs le texte, rappelant que les autorités les ont averties de ne pas devenir «des outils au service de la politique américaine contre leur patrie».

Malgré tout, Damas «est disposée à accueillir dans son giron ses enfants égarés».

Macron «très préoccupé»

Le président Emmanuel Macron, «très préoccupé» par la perspective d'une offensive imminente de la Turquie dans le nord de la Syrie, a rencontré lundi la responsable kurde Ilham Ahmed, a indiqué mercredi l'Elysée.

«L'idée est de montrer que la France est au côté des FDS (Forces démocratiques syriennes, ndlr), parce que ce sont des partenaires clés dans la lutte contre Daech, qu'on est très préoccupé de la possibilité d'une opération turque en Syrie et qu'on passera ces messages directement aux autorités turques», a expliqué à l'AFP l'entourage du chef de l'Etat.

Offensive turque

Les Kurdes du nord de la Syrie, confrontés aux atermoiements de leur allié américain, ont décrété mercredi une «mobilisation générale» de trois jours face à la perspective d'une offensive imminente de la Turquie, en exhortant les habitants de la région à la «résistance».

L’aviation turque aurait frappé une base des Kurdes en Syrie

Après l'annonce dimanche par la Maison Blanche d'un retrait des soldats américains de Syrie, le président américain Donald Trump a soufflé le chaud et le froid, assurant ne pas avoir «abandonné» les Kurdes et menaçant d'anéantir «complètement l'économie de la Turquie» si celle-ci «dépassait les bornes».

Le Premier ministre Edouard Philippe avait ironisé mardi sur cette communication, en soulignant que le gouvernement français préférait «dire les choses avec constance et cohérence», «plutôt que de réagir au gré d'hésitations manifestes de certains acteurs, notamment de nos amis américains».

Paris avait exhorté lundi la Turquie à s'abstenir de toute opération militaire en Syrie, qui contribuerait selon la France à la résurgence de l'EI.

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