Vladimir Poutine, interrogé par un journaliste américain si la Russie s’ingérerait dans les prochaines élections américaines, a répondu en plaisantant «highly likely», [hautement probable, ndlr], en se référant à cette phrase lancée par Theresa May dans le cadre de l’affaire Skripal, quand elle avait accusé la Russie de l'implication dans l’empoisonnement de Sergueï Skripal et de sa fille Ioulia à Salisbury, sans présenter aucune preuve.
Avant de répondre au journaliste sur l’ingérence russe dans les élections, Vladimir Poutine s’est tourné vers un modérateur de la séance plénière et s'est mis la main sur la bouche, comme s'il avait dit en confidentialité:
«Je vais vous dire un secret: oui, nous allons certainement le faire finalement pour vous faire plaisir».
Avant de continuer à répondre à la question:
«"Highly likely", nous l’avons déjà entendu. Il [le procureur spécial Robert Mueller, ndlr] n’a trouvé aucune preuve de notre collusion avec Trump à l’époque, mais il a dit craindre que nous puissions le faire au futur. C’est drôle, ou ce serait drôle, si cela n'était pas si triste. Parce que tout ce que nous voyons aujourd'hui dans la politique intérieure des États-Unis perturbe les relations russo-américaines. Je suis sûr que cela va au détriment des États-Unis eux-mêmes», a expliqué le Président russe, lors de la session plénière dans le cadre de la Semaine russe de l'énergie.
Ensuite, en reprenant un ton sérieux, le Président russe a tenu à souligner que son pays n’était pas intéressé par les élections américaines et était prêt à travailler avec le Président que le peuple américain choisira.
«Quelle élection il y aura, cela ne nous intéresse pas, nous travaillerons avec n'importe quel Président élu par le peuple américain. Si c’est Trump, alors nous travaillerons avec lui, sinon, non», a indiqué Vladimir Poutine.
Qui plus est, le Président a tenu à souligner qu’il suivait les débats politiques dans le pays mais que s’«y ingérer nous coûterait plus cher».
«À quoi bon? Cela ne répond ni à nos intérêts, ni aux principes, ni à la pratique de la politique étrangère russe», a martelé Vladimir Poutine.
«Highly likely» et l’affaire Skripal
Le 4 mars dernier, Sergueï Skripal et sa fille Ioulia ont été retrouvés inconscients aux abords d'un centre commercial de Salisbury. Une semaine plus tard, la Première ministre britannique, Theresa May, a accusé la Russie d'être derrière l'empoisonnement des Skripal, sans toutefois présenter de preuves tangibles pour appuyer ses allégations, en lançant qu’il était «highly likely» que la Russie soit impliquée dans l’affaire, avant d'expulser 23 diplomates russes du Royaume-Uni.