Plus de 132.000 personnes d'origine séfarade, descendant des juifs expulsés d'Espagne en 1492, ont pu demander la nationalité espagnole cinq siècles plus tard, rapporte l’AFP, se référant à une déclaration du le ministère espagnol de l'Intérieur.
Pour le moment, seuls 6.000 demandeurs l'ont obtenue, selon Pedro Garrido Chamorro, directeur général des registres et du notariat, un organisme dépendant du ministère.
Les demandeurs ont pu faire cette demande en vertu d'une loi espagnole adoptée en 2015 pour réparer ce que Madrid considère comme une «erreur historique»: l'expulsion d'environ 200.000 juifs d'Espagne, selon les historiens, décidée par les Rois catholiques au nom de la «pureté» du sang.
En vigueur pendant quatre ans, cette loi expirait lundi soir. Elle a permis à 132.226 personnes de solliciter la nationalité espagnole, selon les chiffres provisoires du ministère.
La grande majorité des demandeurs habitent des pays d'Amérique latine, à commencer par le Mexique (20.000), le Venezuela (près de 15.000) et la Colombie (environ 14.000). Il y a eu également de nombreuses demandes en provenance d'Argentine (plus de 4.000) et d'Israël (plus de 3.000).
Les candidats devaient prouver leur origine séfarade -avec l'autorité d'un rabbin local ou une enquête généalogique- et passer un examen d'espagnol à l'Institut Cervantès, dans le cas des non-hispanophones. Tous les candidats doivent en outre passer un test de culture et société.