Des scientifiques chinois ont développé une caméra de 500 mégapixels, soit une qualité d’image quatre fois supérieure à celle de l’œil humain. Équipée d’un logiciel de reconnaissance faciale, combinée avec l’intelligence artificielle et une énorme base de données, «cette caméra sera capable de détecter un visage ou un objet, de localiser instantanément une cible même dans un stade rempli», explique Xiaoyang Zeng, l’un des créateurs de cette «super caméra», au groupe médiatique américain ABC.
Actuellement, l’ensemble du système de surveillance de masse chinois (environ 200 millions de caméras installées, selon le New York Times), vise à collecter des informations sur ses citoyens. La «super caméra» a été conçue pour remédier à un point faible des caméras actuelles, qui ne sont pas assez puissantes pour capturer une image claire d’un individu dans une foule.
Le système du crédit social
Depuis quelques années, la Chine a développé un système de crédit social qui évalue les citoyens et les entreprises selon un facteur économique et social. Le tout est traduit sous forme d’une note générale.
Ceux qui ont une bonne note ont droit à des privilèges tels qu’un traitement VIP dans les hôtels et les aéroports, des prêts à taux réduit ou un meilleur accès à certaines universités ou à certains emplois. Ceux dont la note est basse peuvent se voir interdire de voyager, de contracter un prêt ou d’avoir accès à un poste de fonctionnaire. Le système repose sur un vaste réseau de caméras de surveillance qui permet au gouvernement de reconnaître et de suivre ses concitoyens de manière constante.
«L’État possède des données massives de photos de personnes et ont la capacité de les relier à leur identité» explique la spécialiste de l’Institut politique australien Samantha Hoffman au groupe audiovisuel américain. Les données fournies par cette nouvelle caméra, une fois «regroupées avec d’autres données (…), grâce à l’intervention de l’intelligence artificielle, peuvent créer un outil de contrôle social, y compris des outils liés au système de crédit social» a-t-elle expliqué.
Sur les réseaux sociaux, plusieurs personnes ont déjà fait part de leur inquiétude quant à l’utilisation de ce type de technologie.