Dimanche 29 septembre, à Oran, dans l’ouest de l’Algérie, la Marine algérienne a testé, pour la deuxième fois dans des manœuvres avec munitions réelles, ses deux derniers sous-marins de classe Kilo 636 acquis auprès de la Russie, indique un communiqué du ministère de la Défense nationale (MDN). Cet exercice, le premier du genre à concerner des objectifs terrestres, s’est déroulé sous la supervision du général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP) et vice-ministre de la Défense nationale, précise le MDN.
Le «chef d'état-major de l'Armée nationale populaire a supervisé l'exécution d'un exercice de tirs avec missiles [de croisière, ndlr], depuis deux sous-marins contre des cibles terrestres», indique le communiqué, précisant que «cet exercice a pour but de s'assurer du degré d'efficacité opérationnelle de ces deux sous-marins».
«Ainsi, le tir a été effectué avec succès en détruisant les cibles terrestres avec une grande précision, ce qui constitue une nouvelle réussite et l'un des fruits de la bonne maîtrise des équipages, des différents équipements et armements, et confirme, également, le progrès et la disponibilité opérationnelle atteints par les unités des Forces navales algériennes ces dernières années», souligne le communiqué.
Dans une déclaration à Sputnik, Akram Kharief, expert algérien en questions militaires et éditeur du site d’information Menadefense, affirme que «les missiles utilisés sont des Kalibr de type Club-S [la version exportable, ndlr], les mêmes que ceux employés par l’armée russe en Syrie».
La force sous-marine algérienne est constituée de six submersibles en service, dont quatre flambant neuf de type Kilo 636 et deux anciens de classe Kilo 877EKM, reçus dans les années 1980 et modernisés en Russie entre 2005 et 2010.
Le submersible «trou noir»
Le sous-marin diesel-électrique polyvalent du projet 636 Varchavianka (Improved Kilo, selon le code Otan) appartient à la troisième génération de sous-marins. Il est baptisé «trou noir» par les experts de l'Otan pour sa discrétion. Ce submersible a un déplacement de 2.350 tonnes en surface et de 3.950 tonnes en plongée, et une vitesse de 17 à 20 nœuds. Ce submersible a 45 jours d'autonomie. Il peut être doté de quatre missiles Kalibr, de 18 torpilles de 533 millimètres (six tubes) et de 24 mines, et plonger à 300 mètres de profondeur. Son équipage se monte à 52 personnes.
Beaucoup de pays étrangers achètent des sous-marins en version 636. À l'heure actuelle, des submersibles de classe Kilo sont en service dans les marines algérienne, vietnamienne, indienne, iranienne et chinoise.