Un mode de lavage qui met la vie en péril pointé par des chercheurs

Suite au dépistage d’agents pathogènes suscitant de graves maladies présents sur les vêtements de nouveau-nés dans un hôpital allemand, des chercheurs ont découvert que les bactéries se trouvaient dans une machine à laver économe en énergie.
Sputnik

L’usage du mode éco d’une machine à laver peut représenter un danger pour la santé de l’Homme, parce que dans ce cas, les agents pathogènes résistants aux antibiotiques ne peuvent pas être éliminés. Les résultats de l’étude menée par des scientifiques allemands et britanniques ont été publiés dans la revue Applied and Environmental Microbiology.

14 enfants touchés

C’est la première fois que la machine à laver a été identifiée comme source de transmission d’agents pathogènes. Lors d’une procédure standard de dépistage, des enquêteurs d’un hôpital allemand pour enfants ont découvert la présence de bactéries Klebsiella oxytoca, qui peut provoquer des infections pulmonaires et urinaires, ainsi que la septicémie, dans une unité de soins intensifs pour les nouveau-nés. Au total, 13 nourrissons ont été touchés et un enfant entre avril 2012 et mai 2013, indique la publication.

Les chercheurs n’ont réussi à détecter les agents pathogènes ni dans les incubateurs ni sur les vêtements du personnel qui était en contact avec les nourrissons. La transmission des bactéries n’a été arrêtée qu’après que la machine à laver a été retirée de l’hôpital.

«Il s'agit d’un cas très inhabituel pour un hôpital, dans la mesure où il impliquait une machine à laver de type domestique», a déclaré l’auteur principal, le docteur Ricarda Schmithausen. Les hôpitaux utilisent généralement des machines à laver et de la lessive spéciales pour laver à haute température avec des désinfectants.

Lavage en mode éco

Cependant, l’appareil de cet hôpital allemand, économe en énergie, était censé laver à des températures inférieures à celles nécessaires pour tuer les agents pathogènes, soit en-dessus de 65°C.

Les vêtements contaminés étaient des bonnets et des chaussettes tricotés destinés à maintenir la chaleur des nouveau-nés prématurés. Les chercheurs ont supposé que les agents avaient été disséminés lors du processus de lavage, via l’eau résiduelle sur le manchon en caoutchouc de la machine à laver ou via le processus de rinçage final, qui faisait passer de l’eau non chauffée et sans détergent.

Cependant, il n’est toujours pas clair de savoir comment et par quelle source les agents pathogènes sont entrés dans la machine à laver.

Qui est concerné?

«Pour des personnes âgées nécessitant des soins infirmiers avec des plaies ouvertes ou des cathéters à vessie, ou des personnes plus jeunes souffrant de lésions suppurantes ou d’infections vivent dans le ménage, le linge devrait être lavé à des températures plus élevées ou avec des désinfectants efficaces, pour éviter la transmission d’agents pathogènes dangereux», a déclaré Martin Exner, président et directeur de l’Institut d'hygiène et de santé publique à l’université de Bonn.

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