L’incendie de l'usine Lubrizol de Rouen: «la ville est clairement polluée»

«La ville est clairement polluée» par les suies, a déclaré la ministre de la Santé Agnès Buzyn à Rouen au lendemain de l'incendie de l'usine Lubrizol classée Seveso.
Sputnik

Concernant les galettes d'hydrocarbures qui ont faite leur apparition vendredi sur la Seine, «Ce sont des suies, comme une pollution, comme des galettes par exemple de goudrons sur les plages», a déclaré Mme Buzyn lors d'un point presse à Rouen, écrit l'AFP.

«Si on voit des galettes de goudron sur les plages, on demandera aux enfants de pas les toucher (...) Eh bien c'est la même chose ce que nous demandons aux riverains aujourd'hui, c'est-à-dire de nettoyer ces suies, ces saletés, visuellement très repérables, à prendre des précautions notamment en mettant des gants», a ajouté la ministre qui s'exprimait aux côté de la ministre de la Transition écologique Élisabeth Borne.

L'usine Lubrizol produit des hydrocarbures et «même si elles ne sont pas en grandes quantités, même si elles sont très proches des seuils, ce n'est jamais bon pour la population de toucher ce genre de produits», a souligné Agnès Buzyn.

Un panache de fumée de 22 km

Un impressionnant panache de fumée de 22 km de long et six de large a survolé la région durant une bonne partie de la journée. En plus des établissements scolaires ou accueillant du public, de nombreux restaurants et commerces de Rouen étaient fermés jeudi, a constaté une journaliste de l'AFP. L'odeur de la pollution se faisait sentir jusque dans le Nord et en Picardie, selon les préfectures.

Une enquête pour déterminer l'origine de l'incendie, pour l'heure «inconnue», a été ouverte par le parquet de Rouen qui a débuté «les investigations dès ce jour».

Le feu qui s'est déclaré le 26 septembre dans l'usine Lubrizol de Rouen (Seine-Maritime), classée Seveso, a été éteint. Le préfet a indiqué vendredi n'avoir aucune information sur ses causes.

Usine à risque

Créée en 1954 sur les bords de la Seine, rive gauche, cette usine a été classée Seveso en raison des risques qu'elle comporte.

En janvier 2013, elle avait été à l'origine d'une fuite de gaz malodorant qui avait empuanti jusqu'à la région parisienne et au sud de l'Angleterre. En 2014, la société Lubrizol France avait été condamnée à une amende de 4.000 euros.

Plus récemment, en 2015, quelque 2.000 litres d'huile minérale se sont déversés dans le réseau d'évacuation des eaux pluviales après un «incident d'exploitation » à l'usine chimique.

Discuter