Pour la CNCDH, la France «viole les droits fondamentaux» en renonçant à rapatrier les enfants de djihadistes

Le refus du gouvernement français de rapatrier les enfants de djihadistes est une violation des droits fondamentaux, estime la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH). Patrick Baudoin, chargé de piloter ce groupe de travail, en a parlé dans un entretien accordé à 20 Minutes.
Sputnik

Dans une interview accordée à 20 Minutes, l’avocat Patrick Baudoin a commenté la décision de la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH) d’exhorter le gouvernement français à rapatrier «dans les plus brefs délais» 300 enfants qui se trouvent avec leurs mères sur le sol syrien.

Pour la commission, le refus de la France de ramener ces enfants dans l’Hexagone serait une «violation manifeste des droits fondamentaux et une atteinte grave portée aux valeurs de la République française».

Me Baudoin, chargé de piloter ce groupe de travail, a souligné que ces 300 enfants, «âgés pour la plupart de moins de cinq ans, sont tous dans une situation de vulnérabilité, à la fois sur le plan éducatif, sécuritaire et sanitaire».

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«Les conditions de vie dans ces camps sont épouvantables et c’est unanimement confirmé, y compris par le Quai d’Orsay. Il faut une approche totalement différente, celle d’un rapatriement global de ces enfants en danger», a estimé l’avocat.

D’après lui, les enfants ne sont pas des terroristes, «ils n’ont pas fait leur choix et il faudrait tout faire pour éviter qu’ils fassent ce choix-là».

Une nouvelle demande de rapatriement

La Commission nationale consultative des droits de l’Homme avait déjà envoyé au Premier ministre deux lettres en mai et en juillet dernier. Après s’être réunie en séance plénière le 24 septembre, la CNCDH a de nouveau demandé au gouvernement français de rapatrier «dans les plus brefs délais» tous les enfants français retenus dans les camps du nord-est syrien.

Depuis un an, des recours ont été lancés tous azimuts pour tenter de faire rapatrier les enfants et leurs mères dans l'Hexagone. Au début de l'année, les autorités françaises avaient préparé un plan de rapatriement global des djihadistes et de leurs familles, qui n'a toutefois jamais été mis en œuvre, selon des documents révélés par Libération et consultés par l'AFP.

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