Signé fin juin dernier, après vingt ans de tractations, en marge du G20 à Osaka, l’accord de libre-échange entre l'UE et les quatre pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay) a été suspendu par l’Assemblée nationale d’Autriche, qui a voté contre sa ratification. Cette décision du parlement autrichien est inattendue et remet en cause l’avenir du projet, a déclaré à Sputnik le politologue Carlo Barbieri, président d’Oxford Group.
Faute d’unanimité des États membres de l’UE
«Ce veto est grave sur le plan international car il a été opposé par un pays qui ne se rapporte ni au groupe d’États qui sont intéressés à la conclusion de cet accord, comme, par exemple, l’Allemagne, ni à celui de pays qui n’y sont nullement intéressés, comme la France», a déclaré M.Barbieri.
Et d’expliquer que des pays subventionnant activement l’agriculture, tels que la France et l’Espagne, étaient naturellement opposés à l’accord en question, car en cas de ratification, «ils ne pourraient tout simplement pas faire concurrence aux pays du Mercosur, notamment au Brésil». En même temps, l’Allemagne, qui exporte des marchandises industrielles, prône la ratification de ce document.
Signé après vingt ans de tractations, l'accord est suspendu
«Il a fallu 20 ans pour convenir de la signature de cet accord et il se peut qu’encore 20 ans soient nécessaires pour arriver à un consensus, pour le conclure ou non», a estimé l’expert.
Il prévient par ailleurs que le gel ou le rejet de cet accord pourrait avoir pour effet le rapprochement des pays latino-américains, notamment du Brésil, avec les États-Unis.
L'accord de libre-échange UE-Mercosur, conclu en juin par la Commission européenne au nom des États membres de l’UE, doit être validé par ces derniers pour entrer en vigueur. Cette ratification exige l'unanimité des chefs d'État et de gouvernement. Le veto autrichien entraîne un blocage.