«On laisse volontairement» les black blocs «discréditer» les manifestants, selon Bardella

Après une journée de manifestations tendue pour le 45e samedi des Gilets jaunes, émaillée de plusieurs incidents, Jordan Bardella a déclaré que les autorités laissaient «volontairement» les groupes violents «discréditer les mouvements sociaux».
Sputnik

L'eurodéputé et vice-président du Rassemblement national Jordan Bardella a estimé dimanche que le gouvernement «laiss[ait] volontairement» des groupuscules «d'extrême-gauche» «discréditer les mouvements sociaux», au lendemain d'une journée de manifestations à Paris où au moins 1.000 manifestants «radicaux» ont été signalés par la police.

Mais, a-t-il souligné sur BFM TV, «il y a une coagulation des colères, et ça, Emmanuel Macron n'arrive pas à l'endiguer. Policiers, pompiers, infirmiers, Gilets jaunes: il y a une colère dans le pays et tant qu'on ne change pas la manière dont on gouverne, [...] alors les mouvements continueront», a-t-il prédit.

Interrogé sur le mouvement des Gilets jaunes, qui avait débuté «massivement» à l'automne 2018, il a déploré que «comme à chaque manifestation dans notre pays, chaque mouvement social de fond, des groupuscules, des milices d'extrême-gauche, organisées en black blocs, viennent dans ces manifestations pour essayer d'en discréditer les revendications».

«Beaucoup de Gilets jaunes qui sont là depuis le départ ont le sentiment que leurs revendications ont été cassées et que leur mouvement est pointé du doigt à cause de l'impunité de ces milices d'extrême-gauche. Je crois qu'on laisse volontairement ces milices d'extrême-gauche discréditer les mouvements sociaux», a-t-il avancé.

Il a ainsi noté que «les ordres» donnés aux forces de l'ordre «parfois peuvent interroger» avec la «demande d'une répression la plus totale à l'égard de gens qui viennent manifester pacifiquement». D'un autre côté, «ces milices bénéficient d'un laxisme et d'une impunité totale».

45e samedi des manifestations

La 45e mobilisation des Gilets jaunes s’est organisée dans de nombreuses villes de France, cumulant les tensions à Paris où plus de 90.000 personnes ont manifesté au total, selon le Nombre Jaune. L’acte 45 s’est ajouté à la marche pour le climat. Parallèlement, une manifestation contre la réforme des retraites a eu lieu dans la capitale.

Les forces de l’ordre ont recouru au gaz lacrymogène dès la matinée et durant toute la journée en plusieurs endroits de la capitale. Dans l’après-midi, la police a constaté la présence d’«individus violents» réalisant des «exactions» dans le cortège.

Un dispositif équivalent à celui du 1er mai dernier a été déployé par crainte des violences, d’après le préfet.

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