En pleine campagne pour les législatives, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a été contraint de présenter ses excuses pour une photo de 2001 qui le montrait grimé en Noir lors d’une soirée déguisée. Il a reconnu avoir commis une action «raciste» sans en avoir conscience à l’époque.
Griezmann déguisé en basketteur
La star de la sélection française de football avait déclenché la polémique fin 2017 lorsqu’il avait publié sur sa page Twitter une photo le présentant déguisé en joueur des Harlem Globetrotters, une équipe de basketball composée à l’origine uniquement de joueurs noirs.
Chaussures racistes de Katy Perry
Tout récemment, c’est Katy Perry qui s’est retrouvée dans le pétrin à cause du design de ses chaussures, accusées de reproduire le blackface:
Hommage de Beyoncé aux «reines africaines»
Pour célébrer ses 90 ans en 2011, le magazine de mode L’Officiel s’est offert la chanteuse américaine Beyoncé en couverture pour rendre hommage aux reines africaines. Selon le magazine Closer, qui a évoqué le premier cette parution, elle était censée marquer un retour de Beyoncé «à ses origines africaines» comme en témoigne «son visage volontairement noirci».
Cet hommage n’a toutefois pas suscité d’enthousiasme unanime. «Pourquoi ce besoin de ce noircir le visage pour rendre hommage à ses ancêtres africains? Pourquoi avoir choisi Beyoncé, qui a été plusieurs fois critiqué aux États-Unis pour s’être éclairci le teint au point de devenir plus blanche que sa mère créole?», demandait à l’époque le site Afrik.com.
Les sombres origines du blackface
La pratique du blackface remonte aux minstrel shows américains de la première partie du XIXe siècle, des spectacles pendant lesquels des Blancs se noircissaient le visage pour incarner des Noirs et se moquer d’eux. Se peindre le visage en noir renvoie ainsi à une représentation des personnes de couleur comme étant des personnages attardés et grossiers.
En 1828, le chanteur blanc Thomas Rice a peint son visage pour jouer un esclave en situation de handicap nommé Jim Crow. Une cinquantaine d’années plus tard, ce personnage donnera son nom aux lois de ségrégation raciale, en vigueur dans les États du Sud jusqu’en 1964.
Selon David Leonard, professeur à l’université d'État de Washington, le blackface a été utilisé pour dépeindre les Afro-Américains «comme n’étant pas humains» et pour «justifier et normaliser la violence» à leur égard. Somme toute, il s’agit d’une pratique avec un passé trop lourd pour qu’elle soit banalisée.