Corruption pour entrer à l'université: 2 semaines de prison pour l'actrice Felicity Huffman

L'actrice américaine Felicity Huffman a été condamnée vendredi à deux semaines de prison pour avoir payé 15.000 dollars afin de falsifier les tests d'entrée à l'université de sa fille aînée, dans le cadre d'un vaste scandale de corruption qui a éclaboussé la jetset, relate l'AFP.
Sputnik

L'actrice de 56 ans, devenue mondialement célèbre pour son rôle dans la série télévisée Desperate Housewives, avait plaidé coupable en mai: elle avait admis avoir versé ces 15.000 dollars au responsable d'une société spécialisée dans la préparation aux tests SAT d'entrée dans les universités américaines, pour que les résultats de sa fille aînée soient améliorés.

Felicity Huffman devrait commencer à purger sa peine dans six semaines, le 25 octobre. Sur la trentaine de parents inculpés dans cette affaire, elle est la première à connaître sa peine.

Le procureur fédéral avait demandé à la juge Indira Talwani une peine légère d'un mois de prison, faisant notamment valoir que de riches parents ne pouvaient pas impunément corrompre le système d'admissions.

Les avocats de l'actrice avaient plaidé contre la prison, proposant un an de liberté conditionnelle, des travaux d'intérêt général et une amende de 20.000 dollars.

Le juge a tranché pour une brève incarcération, assortie de 30.000 dollars d'amende et de 250 heures de travaux d'intérêt général.

Cette peine permettra selon elle à l'actrice de «reconstruire sa vie». «Après cela, vous aurez acquitté votre dette», a déclaré la juge, selon des journalistes présents dans la salle. «Sans cette sentence, les gens vous demanderaient à l'avenir comment vous vous en êtes tiré à si bon compte».

«J'accepte sans réserve la décision d'aujourd'hui (...) il n'y a pas d'excuse ni de justification pour ce que j'ai fait», a assuré Felicity Huffman, dans une déclaration transmise par un porte-parole. «Je peux vous promettre que dans les mois et années à venir, je vais essayer de mener une vie plus honnête, donner un meilleur exemple à mes filles et ma famille», a ajouté l'actrice.

Dans une lettre de trois pages envoyée au juge début septembre, l'actrice avait expliqué pourquoi elle avait jugé bon de payer pour falsifier les tests de sa fille, qui avait eu une scolarité difficile mais ne lui avait rien demandé.

«Dans ma volonté désespérée d'être une bonne mère, je me suis convaincue que je ne faisais que donner à ma fille une chance honnête» écrivait l'actrice. «Je vois maintenant l'ironie qu'il y a là-dedans car ce que j'ai fait était le contraire d'honnête. J'ai enfreint la loi, trompé le monde éducatif, trahi ma fille et n'ai pas été à la hauteur de ma famille.»

Felicity Huffman, à l'affiche depuis août sur Netflix d'une nouvelle comédie, «Otherhood», ajoutait qu'elle éprouverait «honte et regrets» pour le reste de sa vie.

Au total, 50 personnes ont été poursuivies dans ce dossier de corruption, dont une trentaine de parents, pour certains patrons d'entreprises ou avocats.

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Ils sont accusés d'avoir payé des sommes allant jusqu'à 6,5 millions de dollars pour faciliter l'entrée de leurs enfants dans de prestigieuses universités, dont UCLA, l'Université de Californie du Sud (USC), Stanford, Yale ou Georgetown. Vingt-trois personnes ont déjà plaidé coupable.

Le scandale avait éclaté mi-mars: l'ex-patron d'une société spécialisée de préparation aux examens, William Singer, avait reconnu avoir mis sur pied un système bien rôdé, allant de la triche aux examens jusqu'à la corruption d'entraîneurs sportifs universitaires, pour garantir l'admission de ces enfants de la bonne société dans de bonnes universités.

M. Singer, qui aurait reçu au total environ 25 millions de dollars, a collaboré avec les enquêteurs et enregistré ses conversations avec plusieurs parents, dont Felicity Huffman.

Elle et son mari ont plaidé non coupable, et attendent leur procès.

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