La Deutsche Bank prédit l’effondrement financier de l’Europe

La Banque centrale européenne a rendu son verdict ce jeudi 12 septembre, annonçant qu’elle abaissait encore une fois son taux sur les dépôts. Des mesures qui «ruinent le système financier», selon le PDG de la Deutsche Bank.
Sputnik

La baisse par la Banque centrale européenne (BCE) de son taux sur les dépôts, à 0,50%, est un lourd fardeau pour les établissements financiers et de crédits et leurs clients, a affirmé le PDG de la Deutsche Bank, Christian Sewing.

«À long terme, ces taux bas ruinent le système financier», a-t-il affirmé.

La banque allemande a par ailleurs fait remarquer, selon Bloomberg, qu’un tel taux risquait de provoquer des pertes de centaines de millions d’euros rien que cette année.

«Les taux négatifs conduisent à la situation absurde où les banques ne veulent plus avoir de dépôts de leurs clients», avait expliqué début septembre Sergio Ermotti, patron de la banque suisse UBS.

Cette politique de la BCE coûte très cher aux banques européennes: plus de 23 milliards d'euros depuis 2014, dont 7,5 milliards sur la seule année 2019, a précisé l’agence Scope Ratings.

Les banques européennes manquent de dollars
Les banques françaises et allemandes paient le plus lourd tribut, selon une analyse de la banque ING. La Deutsche Bank l'a chiffré à «deux milliards d'euros sur quatre ans», a noté Christian Sewing.

Un taux directeur abaissé et deux autres inchangés

La BCE décide pour les pays de la zone euro du niveau des taux d'intérêt directeurs qui influent sur le coût du crédit bancaire et sur le rendement de l'épargne. Depuis mars 2016, les banques se refinancent sur une semaine à la BCE au taux de 0%.

Ce jeudi 12 septembre, l’institution monétaire a décidé d'abaisser son taux de dépôt frappant les liquidités excédentaires des banques. Le taux «de refinancement» des banques à l'échéance d'une semaine a été maintenu à 0% et le taux de prêt marginal à 0,25%.

En outre, la BCE a assuré qu'elle n'envisageait plus de remonter les taux tant que l'inflation n'aurait pas «solidement convergé» vers son objectif de 2%.

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