Soulignant que l’actuelle rencontre à Moscou avait pour but de «mettre en place un dialogue franc et exigeant», selon les vœux d’Emmanuel Macron exprimés à l’occasion de sa dernière rencontre avec Vladimir Poutine à Brégançon, Jean-Yves Le Drian a expliqué que ce souhait du Président de la République procédait de «plusieurs constats».
«Le premier c’est que la Russie fait partie de l’Europe, c’est une évidence géographique, c’est aussi une évidence historique et culturelle qu’on perd parfois de vue. La Russie doit demeurer un pays fondamentalement européen, une importante séquence mémorielle qui débutera en novembre devrait le rappeler à ceux qui l’oublient», a-t-il inidiqué.
Moment propice pour réduire la défiance
Tout en estimant que la Russie et l’Europe avaient «une Histoire commune faite de drames, de tragédies mais aussi de coopération», ce que doivent rappeler les prochaines commémorations de la chute du mur de Berlin et de la fin de la Seconde Guerre mondiale, le chef de la diplomatie français a déclaré qu’il était temps d’améliorer les relations entre la Russie et l’Europe.
«Le moment est venu, le moment est propice pour travailler à réduire la défiance entre la Russie et l’Europe qui devraient être des partenaires sur le plan stratégique et économique et qui devraient d’autant plus être des partenaires parce qu’il y a beaucoup de liens qui nous unissent et la France veut agir en ce sens», a-t-il déclaré.
M.Le Drian a souligné que lui et Mme Parly étaient «venus proposer, au nom du Président de la République, un nouvel agenda de confiance et de sécurité».
Dossier ukrainien
Le chef de la diplomatie française a également salué l’échange de prisonniers entre Moscou et Kiev qui a eu lieu samedi 7 septembre.
«C'est une avancée, cela crée un état d'esprit, il faut maintenant le renforcer, le fertiliser, c'est la raison pour laquelle nous pensons qu'une initiative sommet de Normandie serait opportune dans les semaines qui viennent», a-t-il indiqué.
Levée des sanctions antirusses
Constatant un nouvel état d’esprit entre la Russie et l’Europe, le ministre a toutefois jugé prématuré de lever les sanctions antirusses.
«Ce n'est pas encore l'échéance de levée des sanctions, c'est un état d'esprit nouveau tel que nous ne l'avons pas vécu depuis quand même plusieurs années donc nous nous réjouissons», a-t-il ajouté.
Première rencontre au format 2+2 depuis 7 ans
Pour la première fois depuis 2012, la dernière fois que les ministres français des Affaires étrangères et de la Défense ont mené des pourparlers avec leurs homologues russes au format 2+2, Jean-Yves Le Drian et Florence Parly sont arrivés ce lundi 9 septembre à Moscou pour rencontrer Sergueï Lavrov et Sergueï Choïgou.
Les ministres russes et français ont abordé plusieurs sujets dont la situation en Ukraine, les récentes tensions dans le golfe Persique, le dossier du nucléaire iranien, les crises en Libye et en Syrie ainsi que la situation en Centrafrique.