«Vous savez combien ça coûte?»: De Rugy explique pourquoi il n’a déposé qu’une plainte contre Mediapart

Après avoir déposé une plainte contre Mediapart pour «diffamation», François de Rugy a justifié sur le plateau de «C à vous» sur France 5 le fait qu’il ne poursuivait le site d’information en justice que pour un article par le coût excessif des procédures judiciaires.
Sputnik

L’ex-ministre de la Transition écologique et solidaire François de Rugy est revenu sur les révélations de Mediapart concernant ses dépenses datant de l’époque où il était président de l’Assemblée nationale dans l’émission «C à vous» diffusée le 3 septembre sur France 5. Il a déclaré avoir déposé une seule plainte pour diffamation contre le site d’information en raison du coût élevé des procédures judicaires en France.

Il est onéreux de porter plainte

Qualifiant le travail de Mediapart de «méthodes de voyous», François de Rugy a décidé de poursuivre le site d’information en justice uniquement pour l’article concernant la location d’un logement à «loyer social préférentiel» près de Nantes.

​L’ex-ministre a expliqué que poursuivre Mediapart en justice sur tous les sujets lui coûterait trop cher:

«Vous savez combien ça coûterait si j'avais dû déposer plainte, non seulement sur chaque article, mais dans chaque article sur plusieurs mensonges?»

Par ailleurs, il a posé une question rhétorique aux journalistes présents sur le plateau, invoquant cette expérience sûrement déjà vécue par certains de ses compatriotes:

«Je vais vous dire, et ça tous les Français qui portent plainte le savent parfaitement bien, ou le découvrent à leurs dépens: vous savez combien ça coûte de faire des procédures judiciaires?».

Il a conclu qu’il fallait «être très riche, en France, pour faire valoir son bon droit sur la vérité quand on est face à une campagne aussi forte».

Faute d’informations dans le bail

Ayant reçu une citation à comparaître devant le tribunal le 9 octobre, comme l’affirme François de Rugy, Mediapart devra faire face à l’accusation de diffamation, selon laquelle le bail de location ne précise pas que ce logement à vocation sociale relève du dispositif Scellier qui prévoit certains critères d’attribution d’un logement, tandis que les revenus de l’homme politique n’y répondaient pas. Ce bail a été dévoilé et publié par le Parisien.

L'ex-ministre François de Rugy s'est estimé «blanchi» par les enquêtes du gouvernement et de l'Assemblée le dédouanant pour des travaux dans son logement de fonction et des dîners fastueux, à l'exception de trois repas à l'hôtel de Lassay d'un «niveau manifestement excessif».

Affaire de Rugy

Le ministre de la Transition écologique a présenté sa démission du gouvernement le 16 juillet après avoir été mis en cause par Mediapart pour ses dépenses datant de l’époque où il était président de l'Assemblée nationale. Un mois après sa démission, il a retrouvé son siège de député de la Ière circonscription de Loire-Atlantique.

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Mediapart a notamment affirmé que M.de Rugy avait donné des dîners fastueux «aux frais de la République» entre 2017 et 2018, avait «utilisé son indemnité représentative de frais de mandat (IRFM) pour payer une partie de ses cotisations à EELV en 2013 et 2014», fait effectuer des travaux d’un montant de 63.000 euros dans son appartement ministériel et loué un logement à «loyer social préférentiel» à proximité de Nantes.

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