Ce déplacement dans le 19e arrondissement de Paris, effectué dans la plus grande discrétion, avait notamment pour but de mieux faire connaître le 3919, encore insuffisamment identifié, pour lequel une campagne de communication démarre cette semaine.
Le chef de l'Etat a notamment pu écouter, avec un casque double et sans intervenir, l'appel d'une femme en détresse que les gendarmes refusaient d'accompagner chez elle pour qu'elle puisse récupérer ses affaires à son domicile, où se trouvait son mari violent.
Il a aussi longuement écouté trois femmes qui lui ont raconté leur épuisant parcours entre police, juges et associations pour se libérer d'un conjoint qui les frappait, ou pour certaines tentaient de les tuer.
Il a été accueilli par Françoise Brié et Dominique Guillien, respectivement directrice générale et présidente de la Fédération Nationale Solidarité Femmes, qui a fondé et gère cette plateforme depuis 1992.
La vingtaine d'écoutantes du 3919, qui n'est pas un numéro d'urgence, oriente les appelantes vers des services appropriés ou des associations locales qui pourront les accompagner, par exemple pour leur trouver des hébergements d'urgence.
Anonyme et gratuit, le 3919 est ouvert 7 jours sur 7, de 9h à 22h en semaine et de 9h à 18h les week-ends et jours fériés.
Grâce au coup de projecteur que lui donne le gouvernement avec le Grenelle, le centre, qui recevait en moyenne 250 appels par jour jusqu'ici, comptait mardi matin déjà 220 appels au cours des deux premières heures et s'attendait à en recevoir 2.000 dans la journée.
En prévision de cet afflux, le gouvernement lui a alloué 120.000 euros supplémentaires, après 120.000 déjà l'an dernier, pour lui permettre de recruter plusieurs écoutantes supplémentaires.
La Fédération, qui chapeaute 67 associations locales, suit 30.000 femmes hors hébergement et héberge environ 5000 femmes et enfants par an.