Après que l’ouragan dévastateur Dorian s’est abattu sur les Bahamas, considéré comme «le plus onéreux» de ces dernières années par Bloomberg, des agences météorologiques pointent du doigt l’importance des prévisions météorologiques précoces dont l’exactitude peut être entravée par la 5G, indique l’agence de presse.
Presque le même type de fréquences
Selon les météorologistes, les ondes radios des réseaux 5G peuvent perturber la capacité des satellites d’observation de la Terre à détecter la vapeur d’eau dans l’atmosphère, qui émet un signal à une fréquence de 23,8 gigahertz. Ce dernier permet de définir l’intensité et la direction futures d’une tempête.
Comme les transmissions en 5G s’appuient sur des fréquences de 24,25 à 27,5 gigahertz, elles peuvent ainsi tromper les dispositifs météorologiques.
Cependant, l’apparition des réseaux 5G est très attendue dans le monde entier, parce que cette nouvelle technologie est censée booster les smartphones et connecter les usines à une vitesse 10 fois plus rapide que celle des réseaux mobiles actuels.
Selon le météorologiste Éric Allaix de l’agence Météo-France située à Toulouse, cité par Bloomberg, il s’agit d’un compromis entre les avantages économiques de la 5G et le coût d’une vie humaine. Il a précisé que les satellites ne seraient plus capables de distinguer si ce type de signaux indique le développement d’un ouragan ou s’il provient des émissions 5G.
«Conflit territorial»
Néanmoins, selon la GSM Association (GSMA) et la Commission fédérale des communications (FCC) américaine, le spectre à large bande passante peut être utilisé pour le fonctionnement de la 5G sans perturber les prévisions météorologiques, a précisé Bloomberg.
La GSMA a balayé d’un revers de la main les préoccupations des météorologistes en les qualifiant de «différend territorial déclenché par l’industrie spatiale», a indiqué l’agence de presse.
Ce sujet sera abordé lors d’une conférence en octobre dans la ville égyptienne de Charm el-Cheikh, où près de 200 régulateurs nationaux tenteront d’établir un accord face au lobbying du secteur des télécommunications, des agences spatiales et des prévisionnistes.