Le Brésil s'est finalement dit «ouvert» mardi à une aide financière «d'organisations étrangères et même de pays» pour lutter contre les incendies en Amazonie à condition de contrôler les fonds, après avoir rejeté la veille une offre du G7, relate l’AFP.
«Le point essentiel est que cet argent, une fois entré au Brésil, n'aille pas à l'encontre de la souveraineté brésilienne et que la gestion des fonds soit sous notre responsabilité», a déclaré un porte-parole du président Jair Bolsonaro, au lendemain d'une offre de 20 millions de dollars émanant des pays du G7.
Ce revirement intervient alors que les incendies ont provoqué une indignation internationale et menacent un accord de libre-échange UE-Mercosur négocié depuis 20 ans.
Condition de Bolsonaro
Jair Bolsonaro avait mardi matin conditionné l'arrivée de l'aide du G7 au «retrait de (ses) insultes» par son homologue français Emmanuel Macron, prenant le parti de l'escalade dans la violente polémique opposant le Brésil et la France.
Au dernier jour du sommet du G7 de Biarritz (sud-ouest de la France), Emmanuel Macron s'était interrogé sur l'opportunité de conférer un statut international à la forêt amazonienne, au cas où les dirigeants de la région prennent des décisions nuisibles pour la planète.
20 millions de dollars rejetés
Brasilia avait rejeté les 20 millions de dollars proposée lundi soir par le G7 pour combattre les incendies, en conseillant au président français de s'occuper «de sa maison et de ses colonies» et en ironisant sur l'incendie de la cathédrale Notre Dame de Paris du 15 avril dernier.
Le Pérou et la Colombie ont proposé aux pays de la région amazonienne une réunion d'urgence le 6 septembre, à Leticia (ville située dans l'extrême sud de la Colombie, et frontalière du Pérou et du Brésil), afin de coordonner les mesures de protection de la plus vaste forêt tropicale du monde, qui outre le Brésil et ces deux pays s'étend aussi en Bolivie, Equateur, Guyane française, Guyana, Suriname et Venezuela.
Sur le terrain, les feux ont encore progressé lundi. Quelque 1.659 nouveaux départs de feu ont été recensés au Brésil par l'Institut national de recherche spatiale (INPE) en 24 heures, plus de la moitié en Amazonie.
A Porto Velho, capitale de l'État amazonien de Rondônia, un peu de pluie a quelque peu dissipé les fumées, qui ont conduit de nombreux habitants à consulter pour difficultés respiratoires.
Près de 2.500 hommes et une quinzaine d'avions, dont deux bombardiers d'eau C-130 Hercules étaient mobilisés en Amazonie contre ces feux touchant aussi gravement la Bolivie frontalière du président Evo Morales.
Ce dernier a salué mardi l'aide d'urgence du G7, tout en qualifiant la contribution de «toute petite».