«En aucun cas, les USA ne partiront d’Afghanistan, car ils ont des intérêts dans la région»

Le général Scott Miller, commandant en chef des forces américaines et de l'Otan en Afghanistan, a démenti les récentes publications sur une prétendue réduction des opérations et de la présence militaire dans le pays. Sputnik a discuté des perspectives de départ des États-Unis d’Afghanistan avec des analystes afghans.
Sputnik

Selon certaines publications parues dans la presse occidentale, l’administration américaine envisagerait de réduire son contingent en Afghanistan à 6.000 hommes, de limiter les opérations contre les talibans et de cesser de consulter les forces de l’ordre afghanes. Le général Scott Miller, commandant en chef des forces américaines et de l'Otan en Afghanistan, a qualifié cette information d’«imprécise et spéculative».

Les États-Unis négocient leur retrait d’Afghanistan avec les talibans

«Si un accord entre les États-Unis et les talibans ne répond pas aux intérêts des Américains, il ne sera pour ces derniers qu’un simple bout de papier», a déclaré à Sputnik le député du parlement afghan Ramazan Bashardoost, commentant les perspectives d’un retrait même partiel d'Afghanistan du contingent américain sur fond de négociations de paix en cours au Qatar.

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Et de rappeler que Donald Trump avait annoncé l’envoi en Afghanistan de policiers à la place de soldats.

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Selon l’élu afghan, dans son pays, les États-Unis ne combattent pas le terrorisme, mais poursuivent bien leur mission pour atteindre leurs objectifs.

Une partie de la campagne présidentielle de Trump

Ahmad Roshd Jamalyar, enseignant à l'Université de Balkh, est persuadé que les États-Unis ne partiront jamais d’Afghanistan et que les déclarations de Donald Trump ne visent qu’à valoriser un tel retrait lors de sa propre campagne présidentielle de 2020.

«En aucun cas les États-Unis ne partiront d’Afghanistan, car ils ont des intérêts dans la région, et l’Afghanistan est un excellent endroit pour les protéger. C’est pourquoi, toutes les déclarations sur un retrait du contingent militaire américain d’Afghanistan ne sont, à mon avis, que des déclarations électorales de Trump», a indiqué l’universitaire.

Et de préciser que les États-Unis resteraient en Afghanistan pour contrôler leurs adversaires politiques et militaires.

Partir pour rester

«Par ailleurs, Trump a plus d’une fois souligné qu’en cas de retrait de ses troupes d’Afghanistan, les services secrets américains y poursuivraient leur travail», a indiqué M.Jamalyar.

Un autre interlocuteur de Sputnik, l’analyste politique Gholam Rabbani Fiyaz, fait remarquer pour sa part que même si un accord de paix était conclu dans l’immédiat entre les États-Unis et les talibans, il ne s’agirait du retrait que d’une petite partie des troupes américaines déployées en Afghanistan.

«D’autre part, un tel accord entre les Américains et les talibans devrait accorder au gouvernement [afghan, ndlr] des prérogatives particulières, qui permettraient aux États-Unis de le contrôler», a résumé l’expert.

Washington négocie à présent à Doha avec les talibans un retrait partiel de ses troupes d'Afghanistan.  Répondant en amont à la question sur un retrait des militaires américains d’Afghanistan après 18 ans de conflit, Vladimir Poutine a déclaré que la Russie n’accordait pas crédit à cette information, rappelant que les États-Unis avaient fait des déclarations similaires sur la Syrie.

 

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