Bolsonaro fustige «une mentalité colonialiste» chez Macron

Le Président brésilien Jair Bolsonaro a accusé jeudi 22 août son homologue français Emmanuel Macron d'avoir «une mentalité colonialiste», après que ce dernier a donné rendez-vous aux membres du G7 pour «parler de l'urgence» des feux en Amazonie à Biarritz ce week-end.
Sputnik

Dans deux tweets successifs, le Président brésilien Jair Bolsonaro a accusé Emmanuel Macron d'«instrumentaliser une question intérieure au Brésil et aux autres pays amazoniens pour des gains politiques personnels» avec «un ton sensationnaliste qui ne contribue en rien à régler le problème», indique l'AFP.

«Le gouvernement brésilien reste ouvert au dialogue, sur la base de faits objectifs et du respect mutuel, a écrit Jair Bolsonaro. «La suggestion du Président français selon laquelle les affaires amazoniennes doivent être discutées au G7 sans la participation de la région évoque une mentalité colonialiste dépassée au XXIe siècle».

Le Président brésilien relève au passage que le Président Macron, qui l'avait interpellé sur Twitter, a posté «des photos fausses», le chef de l'État français ayant publié une image de forêt en feu prise par un photographe décédé en 2003.

«Notre maison brûle. Littéralement. L'Amazonie, le poumon de notre planète qui produit 20% de notre oxygène, est en feu. C'est une crise internationale. Membres du G7, rendez-vous dans deux jours pour parler de cette urgence», avait écrit le chef de l'État français alors que l'Amazonie est en proie à d'importants incendies.

Au dernier jour du sommet de Biarritz (sud-ouest de la France), Emmanuel Macron s'était interrogé sur l'opportunité de conférer un statut international à la forêt amazonienne, au cas où les dirigeants de la région prennent des décisions nuisibles pour la planète.

«Associations et ONG ont depuis plusieurs années soulevé la question de définir un statut international pour l'Amazonie. Ce n'est pas le cadre de l'initiative que nous prenons, mais c'est une vraie question qui se pose, si un État souverain prenait de manière claire, concrète, des mesures qui d'évidence s'opposent à l'intérêt de toute la planète», a déclaré le chef de l'État français.

«Ce n'est pas le chemin qu'aujourd'hui nous prenons, mais c'est un chemin qui reste ouvert, et qui continuera de prospérer dans les prochains mois et années car l'enjeu est tel sur le plan climatique qu'on ne peut pas dire "ce n'est que mon problème"», a ajouté M. Macron.

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