L’Algérie met le cap sur les énergies renouvelables avec un mégaprojet solaire

Le ministre algérien de l’Énergie a annoncé la réalisation prochaine d’un projet de production de 5.600 mégawatts d'électricité à partir de l’énergie solaire, ajoutant que l’Algérie allait adopter un nouveau modèle de consommation énergétique.
Sputnik

L’Algérie va lancer un mégaprojet national de production de 5.600 mégawatts d'électricité à partir de l’énergie solaire, a annoncé Mohamed Arkab, ministre de l’Énergie, lors d’une visite de travail dans la wilaya (région) d’Annaba, dans l’est du pays. Le responsable a souligné que son ministère était en phase de mettre en place un nouveau modèle de consommation énergétique, pour lequel les énergies renouvelables auront une part de plus en plus importante.

«L'Algérie, qui a réalisé sa première centrale solaire en 2011, a acquis l’expérience nécessaire, ainsi que les moyens requis pour développer ce domaine d’autant qu’actuellement le pays totalise 22 centrales de production d’électricité à base d’énergie solaire avec une capacité de 400 mégawatts», a-t-il affirmé, selon l’Algérie Presse Service (APS).

M.Arkab a affirmé que suite à l’étude réalisée par le gouvernement, visant à créer une instance nationale chargée des énergies renouvelables, il était indispensable que l’Algérie se dote d’un nouveau modèle de consommation énergétique.

Ce modèle, selon lui, s'appuie principalement sur «une rationalisation de l'utilisation des ressources énergétiques en Algérie et son orientation vers le secteur de l'industrie». Dans ce cadre, il a rappelé que «l'Algérie produit 144 milliards de mètres cubes de gaz par an et consomme 45 milliards localement dont 20 milliards sont affectés à la production d'énergie électrique par le biais des unités de production de différents types».

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Le renforcement de la part des énergies renouvelables dans le panier énergétique algérien permettra de diminuer la quantité de gaz utilisée dans la production électrique. Cette réduction pourrait augmenter en volume les quantités de gaz que l’Algérie pourrait exporter vers l’Europe, et renforcer ainsi sa position sur ce marché stratégique.

L’enjeu énergétique en Méditerranée

Lors de la première séance des travaux du Sommet des deux rives de la Méditerranée, lundi 24 juin 2019, à Marseille, consacrée à la thématique «Construire ensemble une Méditerranée durable», Sabri Boukadoum, ministre algérien des Affaires étrangères, a mis l’accent sur le rôle du gaz naturel «qui a largement façonné le profil énergétique des deux rives», lequel, selon lui, offre dans la démarche algérienne d'ensemble «un modèle de partenariat réussi à plusieurs niveaux».

Le ministre a par ailleurs affirmé que son pays s'était doté d'une stratégie «ambitieuse» pour le développement des énergies renouvelables.

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​«L'Algérie a consenti d'importants financements et investissements dans des infrastructures modernes et fiables et s'est dotée d'une stratégie ambitieuse en matière de développement des énergies renouvelables», a-t-il précisé.

Le ministre a souligné que ce capital «non négligeable» sera d'un apport «utile» à la concrétisation des projets sous-régionaux portés «à bout de bras par tous les acteurs des deux rives». «Il demeure évident que la réussite de ces projets est tributaire de la mobilisation de financements suffisants et d'investissements conséquents pour en assurer l'opérationnalité», a-t-il conclu.

​L'Algérie produit 20.000 mégawatts d’électricité par an, pour une consommation nationale estimée à 15.680 mégawatts. Les autorités ont, depuis l’année 2015, lancé un vaste programme visant la production de 22.000 mégawatts d’énergie renouvelable d’ici 2030. Le potentiel du pays dans ce domaine est à la hauteur du taux d’ensoleillement qui est de 2.800 à 3.500 heures par an.

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