Moscou propose aux USA un moratoire sur le déploiement de missiles en Europe ou en Asie-Pacifique

La Russie a appelé les États-Unis et leurs alliés à établir un moratoire sur le déploiement de missiles sol-sol en Europe ou dans la région Asie-Pacifique, rapporte le ministère russe des Affaires étrangères. D’après ce dernier, cela permettrait d’assurer la prévisibilité et de créer une base constructive pour la poursuite du dialogue.
Sputnik

Moscou n'est pas intéressé par de nouvelles «crises de missiles» et ne déploiera pas de missiles sol-sol à portée intermédiaire ni à courte portée en Europe ou dans la région Asie-Pacifique à moins que les États-Unis ne le fassent les premiers, a déclaré à Sputnik le chef du département pour la non-prolifération et le contrôle des armements au ministère russe des Affaires étrangères, Vladimir Ermakov.

«Nous considérons qu'un moratoire de la part des États-Unis et de leurs alliés est une étape logique pour assurer la prévisibilité et créer une base constructive pour la poursuite du dialogue. Cependant, nous ne pouvons pas constater pour l’instant que nos collègues américains sont intéressés par cette décision», a-t-il expliqué.

C’est ainsi que le diplomate russe a commenté les propos de Jon Huntsman, ambassadeur des États-Unis en Russie, qui a déclaré que Washington n'avait pas l'intention de déployer des missiles à moyenne et à courte portée en Europe. Selon le diplomate américain, si des systèmes de cette classe étaient nécessaires, ils seraient probablement placés sur la première chaîne d'îles dans la région Asie-Pacifique.

Washington «fossoyeur du traité FNI», d’après Moscou
Ermakov a noté que les «menaces américaines» sur la possibilité de déployer des missiles dans n'importe quelle région du monde «ne peuvent que susciter la plus grande inquiétude». Selon lui, Huntsman n'est pas le premier à parler d’un éventuel déploiement de missiles en Asie.

«De hauts responsables de l'armée américaine discutent de ce sujet depuis un certain temps. Ainsi, le secrétaire américain à la Défense Mark Esper en a directement parlé. L'autre jour, la sous-secrétaire d'État américaine Andrea Thompson a également souligné la même chose. De plus, les Américains ne nous ont même pas caché que le facteur chinois avait été déterminant pour les États-Unis lorsqu’ils ont décidé de se retirer du traité FNI», a conclu Ermakov.

La fin du traité FNI

Signé le 8 décembre 1987 à Washington, par Ronald Reagan et Mikhaïl Gorbatchev, le Traité FNI a pris fin le 2 août 2019 après le retrait unilatéral de Washington, qui a accusé Moscou, sans preuve, de la violation de l’accord.

Le 1er février, les États-Unis avaient lancé la procédure de retrait de cet accord bilatéral, après avoir accusé la Russie, sans preuve, de fabrication du missile 9M729 dont la portée peut aller jusqu’à 2.500 kilomètres, selon leurs sources. Moscou juge que les accusations de Washington sont infondées, et souligne que le missile 9M729 n'a pas été conçu pour, ni testé à une distance supérieure aux limitations établies.

En réponse au retrait unilatéral des États-Unis, le Président Poutine a signé une loi portant sur la suspension de la participation de Moscou au Traité.

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