Atterrissage d’urgence de l'A321: «La collision entre oiseaux et avions est un problème qui ne date pas d’aujourd’hui»

L’atterrissage d'urgence d'un Airbus A321 dans un champ près de Moscou 15 minutes après le décollage pousse les spécialistes à analyser le comportement du pilote suite à une collusion de l’appareil avec plusieurs oiseaux. Sputnik s’est entretenu avec un ex-ministre soviétique de l'aviation civile.
Sputnik

Le vol de l’Airbus 321 qui atterri en urgence le 15 août dans un champ de maïs de la région de Moscou après avoir percuté une nuée d'oiseaux lors du décollage, n’a duré que deux minutes.

«La collision entre oiseaux et avions est un problème qui ne date pas d’aujourd’hui. C'est celui de l’aviation du monde entier, tant civile que militaire. Selon les statistiques, des collisions entre les oiseaux et les avions se produisent tous les jours, mais 99,9% de ces "chocs" ne sont même pas ressentis par les passagers», a déclaré à Sputnik l’ancien pilote Oleg Smirnov, ex-vice-ministre soviétique de l’Aviation civile.

Et de rappeler que cette fois, le décollage se déroulait normalement, mais qu’à une certaine altitude, l’équipage avait perçu une collusion de l’appareil avec plusieurs oiseaux, a poursuivi l’interlocuteur de l’agence.

Selon ce dernier, l’un des moteurs s’est retrouvé en panne, et le commandant de l'A321 a pris la seule bonne décision de revenir à l’aérodrome de départ.

«Ensuite, le pilote constate que le moteur encore fonctionnel commence à faire des à-coups. Alors il décide de poser l’avion sans attendre la défaillance définitive de ce moteur. Et une autre bonne décision, il pose l’appareil dans un champ de maïs sans sortir le train d'atterrissage, alors que le constructeur préconise d'atterrir sur le sol avec le train sorti», a détaillé l’expert.

Il a ajouté que le fait que les passagers avaient survécu à cet atterrissage mouvementé ne faisait que confirmer la justesse de toutes ces décisions.

«Quoi qu’il en soit, il est techniquement impossible de voir un oiseau, car l’avion vole à une grande vitesse. Il existe toutefois des mesures qui pourraient prévenir des collisions, dont le suivi des recommandations des ornithologues», a indiqué l’interlocuteur de Sputnik.

Faute de système efficace pour chasser les oiseaux du territoire de l’aéroport, des spécialistes du monde entier œuvrent à créer un système permettant d’éviter le risque aviaire (le risque de collision entre les oiseaux et les avions).

Une technologie innovante pourrait exclure tout risque de collision entre avions et oiseaux

Le terme de risque aviaire (bird strike), ou de «péril aviaire» et même de «péril animalier» («Wildlife strike hazard»), désigne en aéronautique le phénomène de collision entre les oiseaux et les avions, provoquant des catastrophes aériennes. En aviation, la présence de volatiles à proximité des aéronefs et des aéroports est qualifiée de «risque aviaire», et les spécialistes préviennent qu’il s’agit du principal péril à menacer les avions en phase de décollage ou d'atterrissage.

L’Airbus A321 assurait la liaison Moscou-Simféropol. Selon la compagnie Ural Airlines qui assurait le vol, plusieurs oiseaux ont été aspirés par les réacteurs de l’appareil qui transportait à son bord 220 passagers et 6 membres d’équipage. Selon les dernières informations du ministère russe des Situations d'urgence, 76 personnes, dont 19 enfants, ont été blessées et hospitalisées à la suite de cet atterrissage d’urgence.

Discuter