Ces dernières années, l’instabilité est devenue en quelque sorte un synonyme de l’Union européenne, a déclaré à Sputnik le jeune homme d’affaires Marko Nikolic, diplômé de la faculté de journalisme à l’Université de Belgrade, expliquant la déception des jeunes Serbes face à la perspective d’adhésion à l’UE.
L’instabilité n’est guère séduisante
«Les gens voient tout simplement des reportages depuis des rues parisiennes et berlinoises qui n’ont rien à voir avec les images de l’Europe d’autrefois. Les manifestations paralysent périodiquement l’Europe, alors que le Brexit jette de l’huile sur le feu. […] Et l’instabilité ne tente guère les jeunes», a indiqué le Serbe.
Et d’ajouter que la crise migratoire et d’autres crises de Bruxelles avaient rendu les jeunes Serbes plus sceptiques quant à la thèse selon laquelle l’adhésion à l’UE serait un bien incontestable pour eux.
L’adhésion à l’UE pas avant celle à l’Otan
«Par ailleurs, l’intégration euro-atlantique prévoit avant tout l’adhésion à l’Otan, et les jeunes s’en rendent parfaitement bien compte. Ils ne considèrent même pas une telle option», a relevé M.Nikolic.
Il a rappelé que pas un seul pays n’avait été admis dans l’Union européenne sans adhérer auparavant à l’Alliance atlantique.
«Les jeunes constatent que depuis des années, Bruxelles ne fait que des promesses et commencent à comprendre qu’ils ne seront pas mieux parmi les membres de l’UE car ils ne peuvent pas éteindre l'incendie dans leur propre maison», a résumé le jeune homme.
Selon un sondage réalisé l’année dernière par le Conseil national de la Jeunesse de Serbie (KOMS), 42,5% des sondés étaient favorables à l’intégration européenne de la Serbie. Cette année, il ne s’agit déjà plus que de 38%. En même temps, la part des jeunes Serbes opposés à l’adhésion du pays à l’UE augmente d’année en année: de 32% en 2017, elle est passée à 37,8% en 2018 et enfin à 40%, selon le dernier sondage.