Si les techniques actuelles de la séparation des spermatozoïdes porteurs des chromosomes X ou Y sont chères et peuvent endommager l’ADN à l’intérieur de la cellule, des chercheurs de l’Université d’Hiroshima ont découvert un moyen plus simple de le faire. La méthode ouvre de nouvelles perspectives quant à la détermination du sexe du bébé, écrit Science Alert.
Rappelons que chez tous les mammifères et beaucoup d’espèces d’oiseaux, des chromosomes spéciaux définissent le sexe de leur progéniture. Ainsi, chez les humains par exemple, les gamètes -les spermatozoïdes ou les ovules- ne contiennent que la moitié des chromosomes des autres cellules. Les spermatozoïdes portent donc 22 chromosomes et un chromosome X ou un chromosome Y alors que les ovules portent tous 22 chromosomes et un chromosome X. Pour cette raison, c’est le spermatozoïde qui détermine le sexe du bébé lors de la fécondation. Compte tenu de ce fait, il existe une possibilité de sélectionner tel ou tel gamète mâle en fonction du sexe que les parents choisissent pour leur futur enfant.
Les chercheurs japonais ont découvert qu’il y avait environ 500 gènes actifs chez les spermatozoïdes porteurs du chromosome X qui étaient absents chez ceux porteurs du Y. 18 de ces gènes résident dans les récepteurs de type Toll 7 et 8, situés à la surface du spermatozoïde X. Ainsi, utilisant un produit chimique appelé resiquimod et capable de se rattacher aux récepteurs en question, les scientifique ont pu ralentir la nage des spermatozoïdes X et les séparer des spermatozoïdes Y.
Sélectionnant lors d’une expérience les gamètes mâles les plus rapides pour fertiliser des souris, des chercheurs ont pu avoir une portée composée à 90% de mâles. En revanche utilisant des spermatozoïdes les plus lents, les bébés souris étaient composés à 81% de femelles. Pour une méthode aussi simple et peu coûteuse, ce sont des chiffres très élevés.
«Grâce à ce procédé nous avons réussi la production sélective de mâles ou de femelles chez les bovins et les porcs», indique Masayuki Shimada, biologiste de la reproduction à l'université d'Hiroshima.
Néanmoins, s’il existe beaucoup de raison d’utiliser la méthode chez les animaux, leur utilisation en reproduction humaine est «spéculative à l'heure actuelle et implique d'importants problèmes éthiques», conclut M.Shimada.