Samedi 10 août, la veille de l’Aïd el-Kebir en Tunisie, un adolescent de 15 ans s’est immolé par le feu, dans la région de Kasserine, dans le nord-ouest du pays, parce que sa famille n’a pas eu les moyens d’acheter un mouton, a rapporté le site d’information Tunisie Numérique.
«La modeste famille» du jeune adolescent manque de beaucoup de choses, ont indiqué des proches au média.
Le prix du mouton
Lundi 5 août, dans une déclaration à la presse, Slim Saadallah, le président de l’Organisation de défense des consommateurs (ODC), avait affirmé que le prix du mouton de l’Aïd el-Kebir était très élevé, notant qu’il avait atteint en moyenne 1.250 dinars, soit 392 euros.
Le pouvoir d’achat en Tunisie
Fin décembre 2018, dans une déclaration à la radio Mosaïque FM, Néji Jalloul, directeur de l’Institut tunisien des études stratégiques (ITES), avait tiré la sonnette d’alarme quant à l’érosion de la classe moyenne tunisienne.
«La classe moyenne a perdu près de 40% de son pouvoir d’achat au cours de ces dernières années», avait-il affirmé.
«Pour rester dans la classe moyenne, un fonctionnaire qui perçoit un salaire mensuel de 1.000 dinars, devra voir son salaire frôler les 1.500 dinars [470 euros, ndlr]», avait-il expliqué.
Une étude publiée par l’Observatoire de protection du consommateur et du contribuable a révélé que près de 50% des salariés tunisiens dépensaient la totalité de leurs revenus entre le 12 et le 13 de chaque mois. Cette même étude a indiqué que 17% des familles tunisiennes ne consommaient pas de viande.