L'Australie accueillera-t-elle des missiles américains de moyenne portée sur son sol?

Après leur retrait du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI), les États-Unis entendent déployer des missiles de moyenne portée en Asie, sauf apparemment en Australie. Un tel programme est susceptible de compromettre la sécurité dans la région, a déclaré à Sputnik le professeur Zhang Jiadong, de l'université Fudan à Shanghaï.
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L'idée de déployer des missiles américains en Australie n'est pas à l'ordre du jour, a assuré le Premier ministre australien, Scott Morrison, à l’issue d’un entretien avec le nouveau chef du Pentagone, Mark Esper. Des experts estiment que cela placerait effectivement l'Australie, à la fois alliée de longue date des États-Unis et partenaire commercial majeur de la Chine, dans une position inconfortable. On ignore toutefois comment d’autres pays de la région vont réagir, a indiqué à Sputnik le spécialiste en relations internationales Zhang Jiadong, de l'université Fudan à Shanghaï.

Pas d’endroit en Asie pour déployer des missiles US

«Si l’Australie n’accepte pas d’accueillir sur son sol des missiles américains, on ne sait pas quel sera la position d’autres États insulaires du Pacifique. Quoi qu’il en soit, les États-Unis ne pourront sans doute pas trouver en Asie un endroit pour déployer leurs missiles de moyenne portée. Ceux-ci pourraient être envoyés dans les installations militaires américaines sur l'île de Guam dans le Pacifique. Pourtant, ni la Corée du Sud, ni le Japon ne doivent les accueillir sur leur sol», a-t-il souligné.

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Et d’ajouter que les missiles de moyenne portée étaient un armement strictement offensif qui n’avait aucune fonction défensive.

«Si ces pays acceptent chez eux le déploiement de ces missiles de moyenne portée, […] cela ne sera pas dans leur intérêt pour ce qui est de leur sécurité nationale. […] En encourageant ces desseins américains, on ne pourrait que compromettre la sécurité dans la région», a averti l’expert.

Et le programme nucléaire de Pyongyang?

Il a rappelé que ces dernières années, ces pays étaient énergiquement intervenus contre le programme nucléaire de la Corée du Nord, qui inclut de telles armes.

«Si maintenant, ils acceptent le déploiement de missiles de moyenne portée sur leur sol, leurs protestations d’autrefois contre le programme nucléaire de Pyongyang perdront tout leur sens. Comment en effet pourraient-ils dénoncer le programme nucléaire de la Corée du Nord, tout en encourageant les visées balistiques des États-Unis?», a résumé l’universitaire chinois.

Pékin a mis en garde les États-Unis contre un déploiement de missiles en Asie-Pacifique, tout en exhortant le Japon, la Corée du Sud et l'Australie, à la «prudence».

Pour rappel, le 2 août 2019, les États-Unis se sont officiellement retirés du Traité FNI.

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