En juillet 1812, l'armée de Napoléon a traversé le Niémen. L'Empire russe n'était pas prêt à faire face à une armée de 220.000 hommes et ses forces reculaient, en livrant périodiquement des combats.
Deux grandes batailles ont eu lieu mi-août, quand les armées russes disparates se sont réunies pour former un barrage aux abords de Smolensk. Cependant, Barclay de Tolly, alors ministre de la Défense de l'Empire russe, a dû abandonner cette position et reculer avec de grandes pertes, ouvrant ainsi aux Français le passage vers Moscou.
Les armées de Michel Ney et de Joachim Murat ont tenté de dépasser les soldats qui reculaient pour les encercler. Mais près de Valoutina Gora, elles ont rencontré les unités du corps d'Alexandre Toutchkov qui les ont empêchées d'avancer davantage.
Comme l'indique le service de presse de l'Institut d'archéologie affilié à l'Académie des sciences de Russie, les participants et les témoins de la bataille s'en souvenaient comme de l'une des plus dures de cette campagne. Selon différentes estimations, entre 12.000 et 20.000 hommes ont été tués des deux côtés dans la bataille de Valoutina Gora.
Selon les historiens français, l'un des hauts officiers de Napoléon, le général de brigade Charles Etienne Gudin, a été blessé puis tué dans cette bataille, mais sa tombe n'avait pas été retrouvée.
«Nous avons reçu un grand groupe de signes archéologiques en corrélation fiable avec l'information obtenue des sources écrites. Aujourd'hui, nous pouvons supposer avec une grande probabilité que dans la tombe isolée du bastion, à droite de l'entrée, dans la forteresse royale, ont été découverts les ossements du général de brigade français Gudin», a déclaré Alexandre Khokhlov, directeur des fouilles et chercheur à l'institut.
Les ossements de Gudin n'ont pas été trouvés dans le bastion Cheïnov, comme l'indiquaient les mémoires de ses camarades, mais dans une autre partie des points fortifiés de la ville: dans le bastion royal.
Sur son territoire: les archéologues ont trouvé un cercueil où se trouvait le squelette d'un homme de 40-45 ans auquel il manquait la mâchoire inférieure et la jambe gauche, ce qui correspond aux blessures du général dans la bataille. Les scientifiques ont l'intention d'effectuer un test d'ADN à partir des os de l'homme pour vérifier cette hypothèse.
«Les monuments du XIXe siècle n'ont pas souvent fait l'objet d'études archéologiques spéciales. Encore plus rarement sont menées les recherches de sépultures de l'époque, notamment de tombes isolées. Les recherches à Smolensk et la sépulture retrouvée rappellent que la mémoire de la guerre de 1812 mérite d'être conservée et commémorée», ajoute Alexandre Khokhlov.
De plus, les archéologues ont trouvé d'autres traces de combats.
Ainsi, sur la rive gauche du fleuve Strogan qui a été forcée par les troupes de Gudin, ils ont découvert de nombreuses balles de fusil, ainsi que de la mitraille et des éclats de grenade.
Dans le lit du fleuve, ils ont également trouvé des ossements présumés d'un soldat russe tué par un fusil ennemi. Parmi d'autres trouvailles: des boutons et d'autres parties de vêtements perdus par les soldats français en forçant Strogan.