Qui pourrait prochainement contrôler Le Monde? La lutte lancée entre milliardaires

Les négociations entre Matthieu Pigasse, Daniel Kretinsky et le groupe espagnol La Prisa ont commencé, concernant le rachat de la part espagnole du Monde. Le copropriétaire du quotidien du soir, Xavier Niel, s’oppose à cette affaire.
Sputnik

Ces derniers temps, une question pertinente se pose dans le milieu des médias français: et si l’homme d’affaire tchèque Daniel Kretinsky parvenait à acquérir la participation de 20% du groupe de presse espagnol Prisa dans la société Le Monde Libre (LML) contrôlant le quotidien Le Monde, malgré l’opposition du milliardaire Xavier Niel, copropriétaire du groupe mentionné? C’est ce que se demandent à la fois Le Canard Enchaîné et Mediapart.

Des négociations entamées

Matthieu Pigasse et Daniel Kretinsky ont déjà lancé des négociations avec le groupe espagnol à ce sujet. Si le contrat est signé, leur part, égale à 26% de LML, s’élèvera à 46%.

Cependant, le milliardaire tchèque ne pourra pas tenir le gouvernail du quotidien français:

«Cela démontre que Kretinsky devient plus fort au capital du Monde, mais cela ne lui donne pas plus de droits sur le groupe», a indiqué un observateur cité par Les Échos.

L’éventuel accord entre la Prisa et Daniel Kretinsky, a été assimilé à une «démarche hostile» par le directeur du Monde, Jérôme Fenoglio, dans un message interne dont le journal a pris connaissance.

«Nous la considérons comme une démarche hostile aux équilibres, aux intérêts et à l'indépendance éditoriale du groupe. L'opacité de cette manœuvre menée en coulisse, à l'insu de tous les autres actionnaires, dont nos représentants du Pôle d'indépendance, ne peut donc qu'abîmer le crédit apporté aux déclarations initiales de M.Kretinsky», est-il indiqué.

En attendant, actionnaire à 25% du capital, le Pôle d’indépendance dont font partie les journalistes et le personnel du Monde, essaye d’obtenir un droit d’agrément pour tout nouvel actionnaire, bien qu’ils soient informés d’un accord signé entre Kretinsky et Pigasse il y a un an.

Une démarche vue comme une agression

L’intention de Kretinsky d’acquérir la part de Prisa a été considérée comme une «agression» par le copropriétaire Xavier Niel lors du dernier conseil de surveillance, est-il précisé. Auparavant, cette participation du groupe espagnol avait été proposée à LML, mais Xavier Niel et Matthieu Pigasse l’avaient refusé.

Selon Les Échos, Xavier Niel ne cherche pas à rencontrer M.Kretinsky, parce qu’il n’a pas signé de droit d’agrément avec le Pôle d’indépendance, est-il indiqué. Il semble que cet organisme bloque la montée au capital du milliardaire tchèque, ont souligné Les Échos. Les discussions sur un droit d’agrément devaient durer deux semaines, alors que les débats ont été ouverts en octobre dernier.

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