Quand François de Rugy se compare à Pierre Bérégovoy, «livré aux chiens»

Pris dans la tourmente des révélations sur des dépenses excessives, François de Rugy s'est comparé à Pierre Bérégovoy qui s'est donné la mort en 1993, en évoquant les «mots» de François Mitterrand à l'égard de son ancien Premier ministre «livré aux chiens».
Sputnik

Après une semaine de polémiques autour de dîners fastueux lorsqu'il présidait l'Assemblée, François de Rugy a annoncé mardi 16 juin sa démission du ministère de l'Écologie, dénonçant un «lynchage médiatique».

«Comment ne pas penser aux mots de François Mitterrand en hommage à Pierre Bérégovoy», a tweeté l'ancien ministre de la Transition écologique, en joignant une vidéo du discours prononcé par l'ancien président socialiste lors des obsèques, le 4 mai 1993, de son ancien Premier ministre.

«Toutes les explications du monde ne justifieront pas qu'on ait pu livrer aux chiens l'honneur d'un homme et finalement sa vie, au prix d'un double manquement de ses accusateurs aux lois fondamentales de notre République, celles qui protègent la dignité et la liberté de chacun d'entre nous», avait déclaré François Mitterrand.

Le président du groupe LREM au Sénat et ancien socialiste François Patriat, qui avait assisté aux obsèques de M. Bérégovoy, a vu mardi sur LCI dans le tweet de M.de Rugy l'expression «de la tristesse, de l'amertume».

«Je vois bien que quelqu'un qui se sent agressé injustement, qui se sent pourchassé puisse avoir ce genre de réaction», a déclaré le sénateur de Côte d'Or, en ajoutant que Pierre Bérégovoy n'avait «jamais supporté l'opprobre dont il était l'objet» au sujet d'un prêt privé sans intérêt reçu d'un ami de M. Mitterrand.

La mort de Pierre Bérégovoy

Le 1er mai 1993, le long d'un canal de la Nièvre, Pierre Bérégovoy, 67 ans, alors député, s'est donné la mort sans laisser un mot d'explication. Militant autodidacte issu du syndicalisme, devenu Premier ministre de François Mitterrand (avril 1992 - mars 1993), il a mis fin à ses jours alors que des suspicions de corruption pesaient sur lui et que la gauche venait de subir une lourde défaite aux législatives.

Affaire de Rugy

François de Rugy a organisé au minimum une dizaine de dîners luxueux «aux frais de la République» entre 2017 et 2018, lorsque l’actuel ministre était président de l’Assemblée nationale, a affirmé Mediapart dans une enquête publiée le 10 juillet.

Ces dîners de haut standing, essentiellement organisés par Séverine de Rugy, son épouse, journaliste people à Gala, auraient eu lieu à l’hôtel de Lassay, résidence officielle du président de l’Assemblée nationale, et en auraient mobilisé le personnel.

Qui plus est, il a effectué des travaux pour un montant de 63.000 euros dans son appartement ministériel et a également loué un logement à «loyer social préférentiel» à proximité de Nantes, toujours selon Mediapart.

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