«François de Rugy démissionne, incapable de justifier ses frais de mandat», écrit Mediapart peu après l’annonce faite par le ministre de la Transition écologique sur son départ du gouvernement. Ce média, qui se trouve derrière les révélations sur les dépenses fastidieuses qu’il attribue à de Rugy, publie une nouvelle enquête le visant. Mediapart explique avoir adressé lundi soir à de Rugy des questions portant sur la façon dont il a utilisé ses frais de mandat pour payer ses cotisations d’élu à son parti Europe Écologie Les Verts (EELV) en 2013 et 2014. D'après ses informations, «9.200 euros d’indemnités de frais de mandat de François de Rugy ont donc été utilisés pour alimenter les caisses des Verts».
«Ces versements posent un double problème: l’IRFM [Indemnité représentative de frais de mandat, ndlr], qui a été réformée en 2017 dans le but de renforcer son contrôle, n’avait pas vocation à être utilisée pour financer un parti politique. De plus, François de Rugy a déduit ces versements du calcul de son impôt sur le revenu 2015, ce qui interroge sur le plan fiscal, l’IRFM étant défiscalisée», écrit le média.
Et d'expliquer que cherchant à savoir si ces frais avaient été remboursés, Mediapart a contacté le ministre qui a promis de répondre à ces questions mardi. La réponse a été reportée à deux reprises avant que l'annonce de la démission ne soit finalement faite.
«Se servir de son IRFM pour payer sa cotisation d’élu? C’est totalement irrégulier et ça l’a toujours été. Ce point a toujours été fixe. De l’argent public (l’IRFM) ne peut pas être dérivé vers un parti politique», cite Mediapart le député Charles de Courson.
Affaire de Rugy
Ces dîners de haut standing, essentiellement organisés par Séverine de Rugy, son épouse, journaliste people à Gala, auraient eu lieu à l’hôtel de Lassay, résidence officielle du président de l’Assemblée nationale, et en auraient mobilisé le personnel.
Qui plus est, il a effectué des travaux d’un montant de 63.000 euros dans son appartement ministériel et a également loué un logement à «loyer social préférentiel» à proximité de Nantes, toujours selon Mediapart.