Dans une vidéo publiée sur le site officiel de l’Organisation nationale des moudjahidine (anciens combattants) (ONM), Mohand Ouamar Benelhadj, secrétaire général de l’ONM par intérim, a lancé un appel à l’Assemblée nationale populaire (APN) algérienne pour proposer un projet de loi sur la criminalisation de la colonisation française en Algérie. Cet appel intervient dans le contexte de l’élection de Slimane Chenine comme nouveau président de l’APN.
«Nous devons demander des comptes aux Français. Le Parlement algérien doit proposer une loi pour exiger des compensations à la France», a-t-il déclaré. «Nous voulons qu’il y ait une loi dans notre pays pour qualifier la colonisation française de destruction et de génocide», a-t-il ajouté, précisant que «l’ONM a demandé des réparations. Nous ne sommes pas des mendiants, c’est le droit des Algériens. Ils ont détruit un pays».
Pour M. Benelhadj, il était du devoir du gouvernement algérien de demander au Parlement de répondre à ce qui a été considéré par la France comme «des bienfaits». «Le monde entier connaît les crimes de la France en Algérie. Malheureusement, le Parlement algérien n’a rien fait», a-t-il regretté.
Les arguments de l’ONM
Pour instaurer des relations normalisées entre l'Algérie et la France, quatre dossiers liés à la question mémorielle doivent être réglés, a déclaré en décembre dernier Tayeb Zitouni, le ministre des moudjahidine, à l'occasion de la commémoration du 58e anniversaire des manifestations du 11 décembre 1960. Le responsable a indiqué que la question des archives de la période coloniale, la récupération des crânes des martyrs exposés au Musée de l'Homme de Paris, le dossier des disparus de la guerre et l'indemnisation des victimes des essais nucléaires français en Algérie devaient être abordés.