«Il faut tuer ce chien», une princesse saoudienne risque la prison à cause de violences contre un artisan

Six mois de prison avec sursis ont été requis contre la sœur du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane concernant des violences qu’elle aurait ordonné d’infliger à un artisan qui travaillait en 2016 dans une résidence royale à Paris. Selon ce dernier, elle a dit «il faut tuer ce chien, il ne mérite pas de vivre».
Sputnik

L'accusation a requis mardi six mois de prison avec sursis et 5.000 euros d'amende contre la soeur du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, pour des violences infligées par son personnel à un artisan qui travaillait dans une résidence royale à Paris en 2016, selon l'AFP.

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Hassa bint Salmane est suspectée d'avoir demandé à son agent de «protection rapprochée», Rani Saïdi, seul présent à l'audience au tribunal correctionnel de Paris, de menacer, frapper et humilier un plombier. Celui-ci, appelé pour réparer une vasque dans l'appartement occupé par la princesse, est lui-même accusé par cette dernière d'avoir pris des photos volées.

Il a décrit au juge d'instruction le quart d'heure de terreur ayant suivant ces supposés mots de la princesse:

«Il faut tuer ce chien, il ne mérite pas de vivre».

La procureure regrette la destruction de son téléphone portable – «On ne saura jamais ce qu'il y avait sur ces photos» -, et relève qu'il n'y a pas de preuve formelle que la princesse ait «formellement ordonné de (le) frapper».

«Elle est en colère et je la comprends: personne ne l'a prise en photo depuis ses huit ans», l'artisan Ashraf Eid est peut-être un «ennemi de son pays» prêt à vendre ces photos ou «à la solde de Daech*», lance la magistrate.

Pour l'accusation, la fille du roi d'Arabie est bien complice de violence avec arme et de séquestration «par provocation et par abus de pouvoir».

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Contre l'agent de «protection rapproché» Rani Saïdi, un homme de confiance, la procureure a requis 8 mois d'emprisonnement avec sursis et 5.000 euros d'amende.

Elle a longuement décrit les «trois heures de séquestration» de l'artisan, qui gardera un «traumatisme profond» de cet épisode au cours duquel «M. Saïdi est là quasiment en permanence»: «C'est lui qui noue les liens, les détache, le surveille», affirme-t-elle.

Après le réquisitoire, la défense a commencé à plaider.

*Organisation terroriste interdite en Russie

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