Gerhard Schröder a avancé que d’après lui, Donald Trump entreprenait de transformer ses alliés en complices. Il a émis ces propos au cours d’une interview accordée au quotidien allemand Handelsblatt.
L’ex-chancelier allemand a tenu à souligner que le Président des États-Unis tentait «de dicter à ses amis et alliés ce qu’ils doivent et ce qu’ils peuvent faire en termes de politique et d’économie».
«Sous le drapeau de la liberté et de l’économie de marché, il détruit délibérément le système économique mondial établi sur des règles», a exposé Gerhard Schröder.
«Nous ne sommes pas une république bananière»
En outre, l’ex-chancelier s’est indigné du comportement de l’ambassadeur des États-Unis à Berlin, Richard Grenell. Schröder a ainsi indiqué qu’il aimerait voir le gouvernement répondre au diplomate: «nous ne sommes pas une république bananière», et que la politique intérieure de l’Allemagne ne le concernait pas, en riposte par exemple aux critiques émises par l’Américain contre les dépenses militaires décidées par le gouvernement allemand.
Pour rappel, ce dernier avait jugé «inquiétant» que le gouvernement allemand travaille à revoir à la baisse le niveau «déjà inacceptable» de ses dépenses militaires. La chancelière fédérale Angela Merkel avait en réponse souligné que l'Allemagne n'allait pas sacrifier l'aide au développement pour augmenter son budget défense.
De plus, Richard Grenell avait été récemment accusé -notamment par Klaus Ernst, le président de la commission du Bundestag pour l’économie et l’énergie- d’avoir parlé à l’Allemagne comme si elle était une colonie américaine, concernant la conduite à tenir face au gazoduc Nord Stream 2.
En janvier M.Grenell avait envoyé des courriers à plusieurs sociétés allemandes, les menaçant de sanctions en réaction à leur soutien au projet Nord Stream 2. L’Allemagne a considéré les déclarations de l’ambassadeur comme un cas d’ingérence dans ses affaires intérieures.