Quelle incidence le départ du 2e «B» en Algérie aura sur la résolution de la crise politique? Les explications d’un élu

Le président de la commission parlementaire algérienne de la Santé a indiqué à Sputnik que la démission de Mouad Bouchareb, le président de l’Assemblée nationale, était dictée par l’intérêt général. Il a indiqué ce que cette démission ouvrait comme horizon pour la résolution de la crise politique en Algérie.
Sputnik

Dans un entretien accordé à Sputnik, Boualem Bousmaha, président de la commission de la santé, des affaires sociales, du travail et de la formation professionnelle à l’Assemblée nationale populaire (APN) algérienne, a commenté la démission, ce mardi 2 juillet, du président de l’APN Mouad Bouchareb dont le départ était exigé par le mouvement populaire du 22 février. Il est le deuxième «B» à quitter ses fonctions après Tayeb Belaiz, l’ex-président du Conseil constitutionnel.

«La démission du président de l’Assemblée nationale populaire, Mouad Bouchareb, a été obtenue suite à un accord entre la majorité des groupes parlementaires, des vice-présidents, membres du bureau de l’assemblée, et des commissions permanentes de l’APN qui ne souhaitaient plus collaborer avec lui», a déclaré le député. «Dans l’intérêt du pays et du bon fonctionnement des institutions de l’État, d’autant plus que son départ était exigé par le Hirak [le mouvement populaire du 22 février en Algérie, ndlr] tous ces acteurs ont pris leur responsabilité et ont signé un communiqué conjoint l’appelant à "démissionner immédiatement de son poste"», a-t-il ajouté.

Dans le même sillage, M.Bousmaha a affirmé qu’au nom de tous les députés du Front de libération nationale (FLN) «je demande pardon à notre peuple pour le temps assez long que cette procédure a nécessité pour répondre à son attente».

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Après la constatation par le bureau de l’APN de la démission de M.Bouchareb et de la vacance du poste du président de l’Assemblée, Boualem Bousmaha a souligné que «le vice-président Abderrezak Terbeche a été chargé par le bureau de la gestion des affaires de l'Assemblée nationale populaire jusqu'à l'élection d'un nouveau président».

S’exprimant par la même occasion au sujet de la fin, le 9 juillet prochain, du mandat du chef de l’État par intérim Abdelkader Bensalah et sur les risques de vides institutionnel et constitutionnel que cette situation comporte, le responsable a soutenu que «le Conseil constitutionnel a permis au chef de l’État par intérim de rester à son poste, au-delà de cette échéance, jusqu’à l’élection d’un nouveau Président de la République». «Donc, il n’y a aucun risque concernant cette question», a-t-il précisé.

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Tout en indiquant que la démission du président de l’APN ouvrait une sérieuse opportunité pour la réalisation d’un consensus national, M.Bousmaha a rappelé que «le 6 juillet se tiendra une conférence nationale à Alger pour discuter des modalités d’une sortie de la crise politique, dont le FLN milite pour qu’elle soit dans le cadre de la Constitution, à savoir l’organisation d’une élection présidentielle dans les plus brefs délais».

Le mouvement populaire, qui a débuté en Algérie le 22 février 2019, exige le départ des «B», symboles du système Bouteflika. Ces quatre «B» représentent le chef de l’État par intérim, Abdelkader Bensalah, le Premier ministre, Noureddine Bedoui, le président du Conseil constitutionnel, Tayeb Belaiz, et le récent président de l’APN, Mouad Bouchareb. Tayeb Belaiz a déjà démissionné le 16 avril. Deux sont donc partis.

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