Saint-Louis, ce souverain connu notamment pour avoir lancé deux croisades – la seconde lui ayant coûté la vie - n’est pas décédé de la peste comme considéré auparavant. En effet, il souffrait de scorbut quand il est mort, selon une nouvelle étude.
La découverte a été faite par le médecin légiste Philippe Charlier, qui a dirigé l’équipe de chercheurs ayant analysé la mandibule du monarque décédé en 1270, à Tunis, à l'âge de 56 ans.
«Le scorbut est une certitude, mais une cause de mort peut en cacher une autre», a expliqué à l'AFP Philippe Charlier, qui a mené ces travaux dont le résultat a été publié dans la revue Journal of Stomatology, Oral and Maxillofacial Surgery.
L'examen au scanner de la relique, conservée à Notre-Dame de Paris, et une datation au radiocarbone «a montré que, contrairement à ce qui a été dit et écrit pendant des siècles, Saint-Louis n'est pas mort de la peste, mais d'une carence aiguë en vitamine C qui a attaqué la gencive, puis l'os», peut-être à cause d’une consommation excessive de poisson et du manque de vitamines, indique l’étude.
«Comme il était fragilisé par le scorbut, il a pu développer une infection ou plusieurs et en mourir», a souligné Philippe Charlier.
La maladie était très répandue également parmi ses soldats. Ainsi, l’étude cite un proche du roi, Jean de Joinville, qui en a laissé ce témoignage:
«Les gencives de nos soldats étaient si nécrosées que les barbiers devaient couper les chairs mortes pour leur permettre de mâcher la viande».
«La tradition a fait de la peste la cause de sa mort, mais cela pourrait venir d'une mauvaise traduction du mot d'ancien français pestilence, qui désigne une maladie infectieuse», ont indiqué les scientifiques.
Philippe Charlier, médecin légiste, anthropologue et paléopathologiste a décidé à un moment donné de s’occuper de «patients atypiques: squelettes, momies, objets d'art premier».
«J'ai pratiqué des autopsies pendant dix ans. Ensuite je me suis occupé de patients vivants - des prisonniers et des migrants - pendant trois ans. Maintenant je m'occupe de patients du lointain», avait-il précédemment déclaré à l'AFP.