«Ceux qui veulent coopérer avec la Chine sur la 5G trouveront un moyen de contourner les interdictions US»

Les compagnies US pour lesquelles il est bénéfique de coopérer avec la Chine, notamment dans la mise en place de réseaux 5G, trouveront un moyen de contourner les interdictions des États-Unis même si cela implique un commerce officieux, a expliqué un expert chinois à Sputnik.
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Le Wall Street Journal, se référant à des sources informées, avait rapporté que l'administration Trump pourrait exiger que les équipements du réseau de nouvelle génération 5G destinés à l'utilisation sur territoire américain soient élaborés et produits en dehors de la Chine. L'article précise également que Washington aurait évoqué avec d'autres pays d'Asie l'idée d'y investir pour qu'y soient fabriqués les éléments actuellement produits en Chine.

Ces propositions pourraient forcer les plus grandes compagnies qui vendent des équipements aux opérateurs mobiles américains - la finlandaise Nokia Corp. et la suédoise Ericsson - à délocaliser leurs principales opérations de Chine au profit des États-Unis - le plus grand marché pour l'industrie mondiale des équipements de communication avec 250 milliards de dollars par an. Sachant qu'il n'existe pas de grand producteur américain d'équipements cellulaires.

«Nokia et Ericsson ont construit des usines pour fabriquer leurs produits en Chine parce que c'est pratique et bon marché. Le coût de la main d'œuvre en Chine reste largement plus bas que dans les pays européens, c'est incontestable. Ce que font actuellement les États-Unis inquiète et cause des problèmes à Huawei, mais également aux européennes Ericsson et Nokia. Ces problèmes se traduiront par une hausse des dépenses pour les compagnies, ainsi que par un ralentissement de la production. Ni l'un ni l'autre n'est bénéfique», a indiqué à Sputnik Zhou Rong, chercheur à l'Institut des finances Chongyang auprès de l'Université Renmin de Chine.

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D'après lui, ce secteur serait très réduit si la Chine en était écartée, et la perte annuelle de plusieurs centaines de milliers d'unités d'équipements «n'impacterait pas l'économie de la Chine, ne serait pas un coup dur».

«Au contraire, la mise à l'écart des fournisseurs chinois forcerait leurs partenaires actuels à dépenser bien plus, à encourir bien plus de frais, et au final ces frais seront compensés par les opérateurs américains, c'est pourquoi ces actions pourraient être résumées par la phrase «ni pour soi ni pour les autres»», explique l'expert.

L'analyste note que si cela arrivait, «les compagnies comme Nokia et Ericsson céderaient d'abord à la pression, engageraient certaines démarches conformément aux exigences américaines, mais tout le monde sait bien qu'en fin de compte le marché chinois surpasserait son homologue américain».

«Il y a 1,4 milliard de consommateurs sur le marché chinois, contre seulement 300 millions sur le marché américain. La classe moyenne chinoise grandit rapidement et a déjà dépassé toute la population américaine. Il est impossible d'ignorer un marché aussi grand, Nokia et Ericsson sauront faire le bon calcul», indique Zhou Rong.

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Il ajoute qu'après les sanctions décrétées par les États-Unis contre l'Iran, ce dernier a obtenu un grand nombre de moyens pour éviter ses sanctions.

«En l'occurrence l'approche est la même. De plus en plus de multinationales inventeront de nouveaux moyens pour contourner les sanctions américaines et pour lancer un commerce informel avec la Chine afin de régler ce problème», explique l'expert.

«Nous savons tous qu'en juin les exportations de pétrole iranien ont chuté de 90% par rapport à mai mais l'économie iranienne ne s'est pas effondrée, ce qui montre que les échanges via les canaux non gouvernementaux et officieux restent importants. Je crois qu'Ericsson, Nokia et d'autres grandes multinationales pourront trouver un moyen de coopérer avec les États-Unis afin de ne pas provoquer leur colère, tout en coopérant avec les grandes compagnies chinoises comme Huawei», conclut Zhou Rong.

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