«Smart cities»: rêve urbain connecté ou cauchemar dystopique?

Ses promoteurs nous vantent une ville intelligente, au service de ses habitants. Ses détracteurs craignent la surveillance et la manipulation généralisées. Charles Thibout chercheur à l’IRIS sur les questions de technologies émergentes et d’intelligence artificielle, se penche sur les enjeux et menaces des «Smart cities».
Sputnik

Avez-vous remarqué le nombre de personnalités éminentes de la Silicon Valley qui ont récemment dénoncé les technologies qu’elles ont contribué à créer? Certains fondateurs de réseaux sociaux avouent maintenant qu’ils ne laisseraient pas leurs enfants y toucher.

Ainsi, Roger McNamee, l’un des premiers investisseurs dans Facebook et Google, demande à la plus grande ville du Canada d’abandonner son projet de «Smart City». Ce projet-pilote connecté, issu d’un partenariat entre Google et la ville de Toronto, vise à transformer 12 hectares de la ville en l’une des premières «Smart Cities» au monde.

Pourquoi le projet est-il controversé? McNamee le décrit comme un exemple de «capitalisme de surveillance». Il affirme que Google utilisera des algorithmes pour influencer le comportement humain, et qualifie l’initiative de «vision dystopique qui n’a pas sa place dans une société démocratique». Et il n’est pas le seul à partager ce point de vue: le fondateur canadien de BlackBerry, Jim Balsillie, l’a qualifié «d’expérience colonisatrice dans le capitalisme de surveillance, qui tente de balayer d’importantes questions urbaines, civiques et politiques».

Pourquoi sont-ils si inquiets? Et devrions-nous l’être aussi? Pour répondre à ces questions, Rachel Marsden reçoit Charles Thibout, chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS). Ses travaux et réflexions portent sur les enjeux géopolitiques et stratégiques des technologies émergentes, l’intelligence artificielle, et les entreprises technologiques.

 

Discuter