L’inauguration prochaine d’une place de Jérusalem à Paris, prévue pour le 30 juin, a été fustigée par le président de l’association France Palestine Solidarité Bertrand Heilbronn. Dans sa lettre ouverte publiée le 21 juin, il a imputé l’importation du «conflit israélo-palestinien» en France à la maire de Paris Anne Hidalgo.
À la suite à l’initiative du président du Consistoire central, union des communautés juives de France, Joël Mergui, lancée en janvier 2019, cette décision a été prise par le Conseil de Paris. Anne Hidalgo a motivé ce projet par le besoin de «commémorer l’amitié qui unit la ville de Paris et l’État d’Israël», souligne sa lettre adressée à l’assemblée.
Bertrand Heilbronn a condamné ce projet d’hommage de Paris à Jérusalem, l’ayant associé à la politique du Président américain «en contradiction avec le droit international et la politique de la France». Il a également affirmé que la maire de Paris avait choisi «la division au sein de la population française».
À son tour, le président de l’association France Palestine Solidarité évoque le statut controversé de Jérusalem en tant que capitale d’Israël: «En pratiquant la confusion entre une religion […] et la notion contestable de communauté (la «communauté juive»), vous mettez à mal l’idéal laïc de notre République. Et en associant cette "communauté" à un État tiers (l’État d’Israël) qui viole tous les jours le droit international et les droits de l’Homme».
La place de Jérusalem sera située à l’intersection du boulevard de Reims et de la rue de Courcelles dans le XVIIe arrondissement. Ce sera le premier espace public de Paris à porter ce nom depuis 1883. L’inauguration se tiendra en présence d’Anne Hidalgo et du maire de l’arrondissement Geoffroy Boulard. Un centre européen du judaïsme devra bientôt ouvrir ses portes près de la porte de Courcelles.