La situation dégénère en Géorgie, les autorités dénoncent «une tentative de coup d’État»

Une manifestation contre la participation de la délégation russe à l’Assemblée interparlementaire de l’orthodoxie a dégénéré le 20 juin devant le Parlement géorgien. Selon le ministre de l’Intérieur du pays, il s’agit d’«une tentative de coup d’État».
Sputnik

L’opposition géorgienne a organisé le 20 juin une manifestation devant le Parlement du pays afin de protester contre la participation des délégués russes à l’Assemblée interparlementaire de l’orthodoxie. Le ministère géorgien de l’Intérieur a en outre dénoncé «une tentative de coup d’État».

Les manifestants prennent d’assaut le Parlement

Des milliers de personnes ont tenté d’envahir le Parlement géorgien le 20 juin. Elles réclamaient la démission du président de l'assemblée, Irakli Kobakhidzé, après avoir appris qu’un parlementaire russe s'était exprimé dans l'après-midi en s’asseyant sur son siège lors d’une séance.

Les forces de l’ordre locales ont eu recours à des gaz lacrymogènes et à des balles en caoutchouc afin de repousser les manifestants.

Selon le vice-ministre géorgien de la Santé, Zaza Bohua, environ 240 personnes dont 80 policiers ont été blessées. 102 d’entre elles se trouvent toujours à l’hôpital. 

L’opposition appelle à un nouveau rassemblement le vendredi 21 juin au soir.

Le 21 juin, Irakli Kobakhidzé a annoncé sa démission du poste de président du Parlement.

Tbilissi dénonce une «tentative de coup d’État»

Dans un communiqué, le ministère géorgien de l’Intérieur a qualifié l’assaut du Parlement de «tentative de coup d’État». Les manifestants auraient refusé d’obéir aux «demandes légales» des forces de l’ordre.

La Présidente du pays, Salomé Zourabichvili, a écrit sur Twitter que Moscou avait profité du «clivage» en Géorgie. À cause des manifestations, elle a été obligée de raccourcir sa visite en Biélorussie et de revenir le 20 juin dans son pays.

La réaction de Moscou

Interrogé par Sputnik, le ministère russe des Affaires étrangères a fait part de son indignation concernant les actes des «forces politiques radicales» qui avaient miné le travail d’un «forum international d’importance réunissant les pays orthodoxes».

Le président de la Douma d’État de Russie (chambre basse du Parlement russe) Viatcheslav Volodine a, à son tour, indiqué que la Géorgie avait pris la responsabilité d’organiser l’Assemblée interparlementaire de l’orthodoxie mais n’avait pas réussi à «garantir son déroulement ni à défendre la délégation russe des attaques».  

Le 21 juin, le porte-parole du Kremlin a qualifié les manifestations se déroulant à Tbilissi de «provocation russophobe».

Le sénateur russe Franz Klintsevitch a quant à lui dénoncé les déclarations de Mme Zourabichvili en précisant que Moscou était intéressé par un développement stable de la Géorgie.

Pour sa part, le Premier ministre russe Dmitri Medvedev a déclaré que les tentatives de rejeter tout cela sur la Russie semblaient être une déformation de la situation réelle. Selon lui, la situation en Géorgie est liée à l’opposition radicale et aux forces pro-pouvoir, ajoutant que les manifestations avaient pour but de torpiller le système politique du pays.

 

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