Les ports sont fermés, mais les aéroports restent ouverts, et les migrants reviennent en Italie depuis l’Allemagne

En six mois, l’Allemagne a renvoyé en Italie par avion quelque 1.200 réfugiés. Les ports italiens sont fermés, et désormais, les migrants venant en Italie depuis l’Europe sont plus nombreux que ceux qui arrivent d’Afrique. Sputnik en a discuté avec un politologue.
Sputnik

Selon une enquête du journal italien La Repubblica, les «dublinanti», réfugiés renvoyés d’Allemagne en Italie en application des accords de Dublin, qui obligent les migrants à déposer leur demande d'asile dans le premier pays européen où ils sont enregistrés, sont menottés lors du transfert en avion. En outre, on leur administre des sédatifs.

«Le renvoi de migrants d’Allemagne est tout à fait conforme au règlement de Dublin. Ceux qui sont arrivés en Italie doivent déposer leur demande d’asile en Italie», a rappelé à Sputnik Daniele Scalea, président du Centre d'études politiques et stratégiques Machiavel.

Selon ce dernier, au cours de longues années, les gouvernements italiens de gauche ouvraient aux migrants l’accès au pays, espérant que ceux-ci repartiraient ensuite illégalement en Europe du Nord.

«Aussi, l’Allemagne et d’autres pays européens sont-ils tout à fait en droit de renvoyer en Italie ceux qui sont entrés dans l’Union européenne par notre pays. Ce sont des hypocrites. En paroles, ils défendent les droits des migrants, tout en les chassant ensuite et ce, dans le plein respect du règlement du Dublin», s’est indigné l’Italien.

Et d’expliquer que les migrants d’Afrique ne débarquaient plus en Italie parce que le ministre italien de l'Intérieur, Matteo Salvini, avait fermé les ports.

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«Néanmoins, pour que les Italiens s’aperçoivent de l’effet de cette mesure, il faut plus de temps. Par ailleurs, l’Allemagne nous renvoie à présent beaucoup de ceux qui étaient entrés en Italie déjà sous Gentiloni», a-t-relevé.

Daniele Scalea a toutefois souligné qu’apporter des amendements aux accords de Dublin ne constituaient pas une grande priorité.

«Le problème n’est pas d’accueillir tous les migrants et de les répartir par la suite parmi les autres pays de l’Union européenne, comme le prétend la gauche […], mais de fermer les portes à ceux qui veulent pénétrer clandestinement en Europe, comme l’ont justement fait Salvini et Orban», a conclu le président du Centre d'études politiques et stratégiques Machiavel.

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