«Il est nécessaire d’accroître la pression publique pour libérer Julian Assange»

En annonçant jeudi avoir certifié la demande d'extradition de Julian Assange vers les États-Unis, le ministre britannique de l'Intérieur, Sajid Javid, a déclaré que «c'est maintenant aux tribunaux de décider». Sputnik s’est entretenu avec un manifestant exigeant vendredi la libération du fondateur de WikiLeaks devant le tribunal de Westminster.
Sputnik

Une audience s’est tenue vendredi matin au tribunal londonien de Westminster pour examiner la demande d'extradition du fondateur de WikiLeaks Julian Assange vers les États-Unis, qui l'accusent d'espionnage. Selon les médias britanniques, une vingtaine de personnes ont manifesté devant le bâtiment en brandissant une banderole «Libérez Julian Assange» et une pancarte «Ce ne sont pas des poursuites mais de la persécution».

Le ministre britannique de l'Intérieur donne le feu vert à l’extradition d'Assange aux États-Unis

«Je pense qu'il ne s'agirait aujourd'hui que d'une audience de procédure. Ils vont tout simplement examiner la demande d'extradition», a déclaré à Sputnik John Brack, un blogueur indépendant d’EF Press établi à Londres, commentant l’évolution de la situation suite à la signature de l'ordonnance d'extradition de Julian Assange vers États-Unis par le ministre britannique de l'Intérieur.

«Il est nécessaire d’accroître la pression publique pour libérer Julian Assange»

Et de souligner que la pression publique était nécessaire pour empêcher l’extradition du fondateur de WikiLeaks vers les États-Unis.

«Il est nécessaire d’accroître la pression publique pour libérer Julian Assange. […] Si cela est laissé à la justice, au gouvernement et à la police, ils l'emmèneront dans un avion à destination de l'Amérique dès qu'ils le pourront», a prévenu le manifestant.

Et d’ajouter que le fondateur de WikiLeaks ne se portait pas bien en ce moment dans la prison de haute sécurité de Belmarsh, dans le sud-est de Londres.

Julian Assange filmé par un codétenu dans sa prison

«J'ai vu une vidéo RT de l'artiste chinois Ai [Weiwei] qui a rendu visite à Julian Assange il y a quelques jours. Ce dernier est dans l’aile de l’hôpital, il ne va pas bien. Ils ne pouvaient donner aucune précision sur son état mais il n’est certainement pas assez en forme pour assister à son procès aujourd’hui. S'il y comparaît tout de même, ce sera par visioconférence. Donc ce n'est pas génial», a estimé l’interlocuteur de Sputnik.

«Il est nécessaire d’accroître la pression publique pour libérer Julian Assange»

Et de rappeler qu’il s’agissait d’un homme qui avait été confiné d’une manière ou d’une autre pendant plus de sept ans.

«Nous espérons que le public britannique et toutes les personnes qui soutiennent Julian pourront exercer suffisamment de pression sur le système judiciaire et le gouvernement [britannique, ndlr] qui est dans un état très vulnérable en ce moment, sans aucun dirigeant pour défendre les droits humains de Julian et la liberté de la presse», a résumé John Brack.

Assange ne devrait pas faire l’objet d’accusations pour la fuite de documents de la CIA

Fin mai, les États-Unis ont formulé 17 nouveaux chefs d'accusation à l'encontre du fondateur de WikiLeaks, affirmant qu'il avait publié illégalement les noms de sources classifiées et assisté l'ancienne analyste militaire américaine Chelsea Manning en vue d'obtenir l'accès à des informations top secrètes.

Si Julian Assange est reconnu coupable, il risque aux États-Unis une peine cumulée de 175 ans de prison.

Julian Assange, 47 ans, a été arrêté le 11 avril à l'ambassade d'Équateur à Londres, où il s’était réfugié depuis sept ans, dans la crainte d'une demande d'extradition de la part des États-Unis. Il a été condamné au début du mois de mai à près d'un an de prison par la justice britannique pour violation des termes de sa liberté conditionnelle lorsqu'il s'était réfugié à l'ambassade d'Équateur en 2012.

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